Le chant d’espérance de Jean d’Ormesson

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Par Félix Brun – bscnews.fr/ Jean d’Ormesson, dans une déclinaison très personnelle et une réflexion singulière, s’engage sur l’écriture – imaginée par Flaubert- d’un roman sur rien.

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« L’écrivain a le droit de s’intéresser ou de ne pas s’intéresser aux soubresauts de l’histoire, à ses anecdotes, à ses rebondissements. Son domaine, ce sont les mots. » L’académicien nous invite donc à une promenade depuis avant la création de l’univers, au-delà du mur de Plank (et avant le big-bang), jusqu’après notre mort. « La vérité est que sur l’avant-notre monde comme sur l’après-notre-mort nous ne savons rien. […..]Tout ce que nous pouvons faire, et en deçà et au-delà, c’est inventer, rêver, imaginer. [……] Avant et après, de l’autre côté des deux murs, c’est de l’imagination pure : c’est un roman. »
Où Jean d’Ormesson veut-il nous mener, quelle démonstration veut-il produire ? « La mort est l’autre nom de la vie. […..] Jailli du néant, le monde, plongé dans le temps, est, dès son origine, un retour au néant. » L’univers qui nous entoure, le temps, l’espace, la lumière, l’eau, les hommes…peuvent-ils être le fruit du hasard ? « Nous voilà une fois de plus rejetés du côté de Dieu, personnage principal du formidable roman sur rien qu’est la naissance du monde. » L’homme, ce « primate amélioré » est devenu penseur : « L’apparition de la pensée est à coup sûr l’évènement le plus important de l’histoire de l’univers depuis sa sortie du néant. On dirait que le monde est créé pour la seconde fois. » Selon l’écrivain, « La pensée pense le monde. Elle pense Dieu. Elle se pense elle-même. Elle pense aussi la vie de tous les jours, les impôts, la scarlatine, l’argent, la carrière, la sottise, la vanité, la jalousie. Elle est la reine de la longue histoire racontée par le temps sous les yeux d’un Dieu remplacé par les hommes. »
Si la création du monde n’est pas le seul fait du hasard, peut-on douter sérieusement de Dieu ? Ce qu’il y a de plus important c’est Dieu, qu’il existe ou qu’il n’existe pas. Dieu « joueur invétéré »,« n’est rien sans les hommes. »  » Je crois en Dieu parce que le jour se lève tous les matins, parce qu’il y a une histoire et parce que je me fais une idée de Dieu dont je me demande d’où elle pourrait bien venir s’il n’y avait pas Dieu. »
Jean d’Ormesson nous livre-t-il un roman philosophique testamentaire par ce « chant d’espérance » ?

Comme un chant d’espérance
Auteur : Jean d’Ormesson
Editions : Héloïse d’Ormesson
Parution: 12 juin 2014
Prix: 16 €

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