(Vidéo) Luc Ferry: « Il faut débrancher le déconomètre! »

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Il y a des phrases qui traversent l’espace public comme des décharges électriques. Celle lâchée par Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l’Éducation nationale, sur le plateau de LCI il y a quelques jours, appartient à cette catégorie. En quelques minutes, il a dynamité le climat politico-médiatique qui s’installe autour de la question d’une confrontation directe avec la Russie. Et son intervention, reprise en boucle sur les réseaux sociaux, continue d’alimenter de vifs débats.

Luc Ferry n’a pas pris de gants. Pour lui, les déclarations martiales de certains responsables publics – notamment celles du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, appelant à “préparer les Français à perdre leurs enfants” – témoignent d’un emballement stratégique mêlant panique politique et improvisation dangereuse. « Il faut débrancher le déconomètre », a-t-il martelé à plusieurs reprises, estimant que la parole militaire se retrouvait contaminée par une atmosphère de fébrilité venue du sommet de l’État.

L’ancien ministre insiste : il refuse que l’on brandisse l’héroïsme comme un argument rhétorique visant à faire accepter l’idée d’un affrontement nucléaire entre puissances. « Mes enfants, ils partiront pas faire la guerre pour défendre l’Ukraine », a-t-il lâché, tranchant. « Et j’en ai assez qu’on fasse passer les partisans de la désescalade pour des défaitistes. Une guerre avec la Russie, c’est quoi ? C’est 400 millions de morts ? On est malade ou quoi ? »

Derrière ce coup de colère, Luc Ferry pointe un phénomène plus profond : la tentation, de plus en plus visible dans une classe politique en manque d’autorité, de surjouer la posture guerrière pour masquer la vacuité du débat public. Selon lui, cette escalade verbale frôle l’irrationnel. « On nage en plein délire », affirme-t-il, avant de suggérer que certains hauts gradés pourraient être encouragés “discrètement” à tenir un discours de fermeté pour combler un vide politique devenu béant.

Cette intervention résonne fortement dans un pays où les signaux anxiogènes se multiplient : hausse du budget militaire, propos alarmistes sur l’état du monde, tentation d’un récit du danger imminent. Mais Luc Ferry rappelle un point fondamental : derrière les mots, ce sont des vies humaines. « Il faut arrêter », répète-t-il, excédé.

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