Borgman : une alliance subtile entre horreur et silence
Par Inès Bedrouni – bscnews.fr/ Alex Van Warmerdam a écrit « Borgman » en s’intéressant aux films d’horreur bien qu’il n’ait jamais été véritablement attiré par ce genre. Il y a trouvé une grande source d’inspiration et en voulant paradoxalement s’adonner à un style différent, il en a extrait le meilleur. Alex Van Warmerdam a adouci l’image du mal, qui sert habituellement d’élément déclencheur, pour le transformer en présence malveillante. Ce mal est incarné par un homme, Camiel Borgman, qui s’immisce dans une famille type et sème le trouble dans leur quotidien. Omniprésent et à la fois invisible, il ronge silencieusement les liens familiaux. La situation globale se décline lentement, emportée dans une véritable spirale infernale.
Le schéma scénaristique n’est cependant pas calqué sur les conventions d’écriture hollywoodiennes et évite au spectateur de s’attacher à un personnage qui aurait été conçu pour. Ici, Alex Van Warmerdam s’est servi de son innocence pour imaginer les personnages et détourne les facilités manichéennes, sans nuire à la solidité de la structure narrative : c’est dans cette …