10 septembre : “J’ai bloqué mes prélèvements Urssaf” – le cri de colère d’un artisan écrasé de taxes

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Mercredi 10 septembre, dans l’émission d’Estelle Denis sur RMC, un artisan prénommé Christophe a pris la parole pour raconter son geste de désespoir face à une pression fiscale qu’il juge insupportable. Sa méthode ? Bloquer purement et simplement le système.

« J’ai téléphoné à ma comptable ce matin, je lui ai dit laissez-moi ici, je ne vous donne ni mes factures d’achat ni mes factures de vente. Vous préparez un service TBA, je bloque ma TVA. J’ai bloqué les prélèvements Urssaf, j’ai bloqué tous mes prélèvements. Et puis voilà. Mais je continue à travailler », a-t-il lancé en direct.

Christophe, artisan à son compte, dit avoir trouvé là sa manière de “faire sa petite colère sans bloquer les autres”, refusant de pénaliser routiers ou salariés. Un acte solitaire, certes, mais qu’il espère contagieux : « Si j’ai des collègues qui font la même chose, peut-être que ça fera parler. »

Interrogé par les chroniqueurs sur les risques encourus, il n’a pas éludé : « Oui, je me méfie, c’est certain. Mais au bout d’un moment, il faut arrêter de nous étrangler. »

Car derrière le coup de poing fiscal, c’est une lassitude profonde qu’il exprime. Christophe raconte que plus son activité croît, plus il est sanctionné : « Avant, j’étais seul, j’avais de la trésorerie. Maintenant, avec des employés, je fais plus de chiffre d’affaires, je me fatigue encore plus… et on me prend davantage. Je tape dans mes réserves, et tous les mois, je suis sanctionné par l’Urssaf, par la TVA. C’est abominable. »

Le constat est brutal : travailler plus pour gagner moins. Ses salariés, assure-t-il, sont « à ras des pâquerettes », épuisés et sous-payés, malgré les heures à rallonge. « On est tous à la ramasse. Le matin, quand on se lève, on est découragé de travailler. »

Face à lui, les défenseurs du système fiscal rappellent que « l’impôt finance les routes, les services publics, les radios », mais l’artisan refuse d’être caricaturé en anti-impôts : « Je ne suis pas contre les impôts, mais là, ça devient insupportable. »

Un témoignage qui illustre l’exaspération grandissante d’une France laborieuse, coincée entre charges écrasantes et marges qui s’effondrent. Christophe a choisi le blocage individuel, sans banderole ni manifestation. Une forme de désobéissance fiscale discrète, mais qui pourrait bien résonner comme un signal d’alarme pour des milliers d’artisans et de petites entreprises étranglés.

La question reste entière : ce cri de colère isolé deviendra-t-il un mouvement collectif, ou se perdra-t-il dans le brouhaha d’un pays où le travail n’est plus, pour beaucoup, synonyme d’émancipation mais de découragement ?

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