
Fanny Parise: « Les « enfants gâtés » incarnent une élite culturelle qui veut sauver la planète tout en continuant à profiter de ses privilèges »
Anthropologue incisive, Fanny Parise dépeint avec acuité les contradictions d’une société tiraillée entre aspirations écologiques et consumérisme effréné. Entre l’illusion d’un capitalisme responsable, les mirages du « consommer mieux » et l’éco-anxiété galopante, elle propose une réflexion radicale : accepter les limites pour repenser notre modèle de société. Une analyse sans concession où le progrès économique et la justice sociale se confrontent à l’impératif écologique.
Vous parlez des « enfants gâtés du capitalisme ». Comment expliquer cette ambivalence entre nos aspirations écologiques et nos actes?
Je vois cette ambivalence comme le cœur même du mythe contemporain du capitalisme responsable. Les « enfants gâtés » incarnent une élite culturelle qui veut sauver la planète tout en continuant à profiter de ses privilèges. Cette contradiction naît d’une double injonction : réduire notre impact écologique tout en maintenant un mode de vie confortable et valorisé socialement. Nous voulons moins consommer, mais nous consommons différemment, en investissant dans des pratiques étiquetées responsables, qui, bien souvent, ne font que déplacer le problème. C’est un équilibre fragile entre culpabilité et satisfaction morale.
Le capitalisme responsable : une véritable solution ou une forme de “greenwashing” systémique ?
Pour moi, le capitalisme responsable est un conte merveilleux, …