Maya Parbhoe : « Je veux pour mon pays une transition vers un standard Bitcoin qui stabiliserait l’économie en éliminant les risques de dévaluation »

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Victime des ravages de la corruption au sein de sa propre famille, Maya Parbhoe transforme son expérience personnelle en moteur politique. Porteuse d’une vision audacieuse pour le Suriname pour lequel elle sera candidate à l’élection présidentielle en 2025, elle propose un plan radical : adopter le Bitcoin comme monnaie légale. Inspirée par le modèle salvadorien, elle promet une révolution économique et sociale fondée sur la transparence, l’inclusion financière et l’autonomie monétaire. Entre la privatisation des entreprises publiques, un immobilier sans intérêts et un système économique libéré des banques, Parbhoe défend une ambition claire : redonner au peuple surinamais le contrôle de son destin. Une vision ambitieuse, mais peut-elle convaincre ?

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Votre famille a été victime de la corruption. Comment cette expérience difficile a-t-elle influencé votre engagement politique et votre décision de mener une campagne sur une plateforme pro-Bitcoin ?

Grandir dans une famille touchée par la corruption a profondément influencé ma perspective. Cela m’a montré comment les problèmes systémiques peuvent saper la confiance dans les institutions et anéantir les opportunités. Cette histoire personnelle alimente mon engagement envers la transparence et la responsabilité, des valeurs incarnées par le Bitcoin. Sa nature incorruptible s’aligne sur ma mission : rétablir la confiance et autonomiser économiquement les citoyens du Suriname.

« Cette histoire personnelle alimente mon engagement envers la transparence et la responsabilité, des valeurs incarnées par le Bitcoin. Sa nature incorruptible s’aligne sur ma mission : rétablir la confiance et autonomiser économiquement les citoyens du Suriname »

 

Votre objectif de faire du Bitcoin une monnaie légale au Suriname s’inspire du modèle salvadorien. Quelles leçons tirez-vous de l’expérience du Salvador et comment comptez-vous l’adapter aux spécificités économiques et culturelles du Suriname ?
L’expérience du Salvador a été un cas d’étude précieux. Bien que le déploiement ait rencontré une résistance initiale, le pays a démontré comment l’éducation de proximité et l’adoption par les commerçants pouvaient mener au succès. Au Suriname, nous adapterons ce modèle en mettant l’accent sur la pertinence culturelle et en assurant une infrastructure solide pour que l’adoption du Bitcoin soit fluide, en particulier dans les communautés rurales.

 

« Au Suriname, nous adapterons ce modèle en mettant l’accent sur la pertinence culturelle et en assurant une infrastructure solide pour que l’adoption du Bitcoin soit fluide »

 

L’idée de passer à un standard Bitcoin vise, entre autres, à réduire la dépendance aux banques. Comment envisagez-vous de mettre en place des services financiers accessibles sans recourir au système bancaire traditionnel, notamment pour les populations les plus défavorisées ?
Le Bitcoin permet des services financiers de pair-à-pair, brisant ainsi les barrières traditionnelles. Grâce à des portefeuilles simples d’utilisation et à des centres communautaires pour l’éducation, nous pouvons autonomiser les populations défavorisées. Des initiatives comme le Lightning Network garantiront des transactions rapides et abordables.

 

 

À travers Daedalus Labs et le projet RESIN, vous proposez un modèle immobilier sans hypothèques ni intérêts. Pourriez-vous expliquer comment ce modèle basé sur le Bitcoin pourrait révolutionner l’accès à la propriété pour les Surinamais, et quelles garanties en assureraient la viabilité ?
Grâce à Daedalus Labs, RESIN propose une solution qui dissocie la propriété immobilière de la dette basée sur les intérêts, en s’appuyant sur les propriétés du Bitcoin. Ce modèle permet aux individus d’acheter des maisons progressivement via un système de location-achat. Nous diversifions le REIT (fonds d’investissement immobilier) en utilisant le Bitcoin, évitant ainsi les pratiques de prêt abusives.

 

« La privatisation peut améliorer l’efficacité si elle est menée de manière transparente et avec des garde-fous réglementaires. Nous introduirons des lois anti-monopole et des modèles de propriété citoyenne, permettant aux Surinamais de devenir actionnaires de ces entreprises »

 

Vous avez proposé la privatisation des entreprises publiques pour améliorer leur efficacité. Comment garantir que cette approche ne conduise pas à des monopoles privés et qu’elle profite réellement aux citoyens ?
La privatisation peut améliorer l’efficacité si elle est menée de manière transparente et avec des garde-fous réglementaires. Nous introduirons des lois anti-monopole et des modèles de propriété citoyenne, permettant aux Surinamais de devenir actionnaires de ces entreprises. Cette approche garantit des avantages partagés et prévient une concentration excessive du pouvoir, en s’appuyant sur des protocoles comme Liquid et RGB.

Face aux taux d’inflation élevés, aux faibles revenus moyens et à une forte dépendance aux importations, quelles sont les principales étapes que vous envisagez pour sortir le Suriname du « mode survie » et promouvoir la stabilité économique et la prospérité grâce au Bitcoin ?
La dépendance du Suriname aux importations et l’inflation nécessitent une réforme structurelle. La transition vers un standard Bitcoin peut stabiliser l’économie en éliminant les risques de dévaluation. En parallèle, promouvoir la production locale, encourager l’entrepreneuriat et développer des zones d’innovation créeront une base pour une croissance durable.

 

« Alors que la demande mondiale de Bitcoin s’accélère, le Suriname a une opportunité unique de mener cette révolution, en créant une économie résiliente et libérée du contrôle extérieur »

 

Alors que le marché du Bitcoin et, plus largement, le secteur des cryptomonnaies sont en pleine effervescence, comment envisagez-vous l’avenir dans ce domaine ? Pensez-vous qu’un système monétaire indépendant est en train d’émerger ?
Le Bitcoin représente l’émergence d’un système monétaire décentralisé qui priorise la souveraineté individuelle. Alors que la demande mondiale s’accélère, le Suriname a une opportunité unique de mener cette révolution, en créant une économie résiliente et libérée du contrôle extérieur. Ce futur m’enthousiasme, non seulement pour notre pays, mais aussi pour le monde.

 

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