Pap Ndiaye au Conseil de l’Europe : un parachute doré pour l’ancien ministre

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L’universitaire a pris ses fonctions en tant qu’ambassadeur représentant la France au Conseil de l’Europe le 1er août dernier. Il siégera désormais à Strasbourg, au sein du comité des ministres du Conseil de l’Europe.

Loin des yeux près du cœur, c’est à-peu-près en ces termes que l’on pourrait définir les nouvelles fonctions de Pap Ndiaye. Loin des yeux de l’opinion publique mais néanmoins proche du cœur du pouvoir supranational, ce qui semble parfaitement correspondre au caractère de l’historien.

Après l’éducation, la défense des droits de l’homme

« Heureux et honoré de représenter la France auprès du Conseil de l’Europe, pour participer à la défense des droits humains, en droite lignée avec mes engagements de toujours » c’est ainsi que l’ancien ministre de l’Éducation a réagi à sa nomination le 26 juillet dernier.

 

Au sein du Conseil, le comité des ministres a en effet la charge d’assurer l’application des arrêts de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) par les États membres, ainsi que d’assurer le respect des engagements pris par ces derniers auprès de la Cour. La CEDH étant l’institution judiciaire affiliée au Conseil de l’Europe et non à l’UE comme ont peut parfois l’entendre, bien qu’il existe un dialogue entre les juges de la CEDH et de la CJUE (Cour de Justice de l’UE) au sein de la Convention européenne des droits de l’homme.
Il semble que ce soit les spécialisations de l’universitaire, à savoir ses connaissances sur l’histoire sociale des États-Unis et les minorités, qui aient motivé cette nomination. Pap Ndiaye aura donc la charge de statuer sur des dossiers qui ont notamment attrait à l’immigration, aux droits et à l’accueil des nouveaux arrivants dans les pays membres. Quant on connaît la marge de manœuvre d’un ministre de l’Intérieur sur ce genre de sujets, on ne peut que réévaluer la valeur de telles responsabilités.

La nomination de Pap Ndiaye à ce poste, véritable parachute doré, s’inscrit dans la droite lignée de celles auxquelles les anciens lieutenants du président de la République ont eu droit après leurs passages au pouvoir. Tel Jean-Michel Blanquer nommé professeur à Paris II après son passage au ministère de l’Éducation, Christophe Castaner nommé président du conseil d’administration d’Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc après sa défaite aux législatives de 2022, Jean Castex nommé PDG de la RATP après son passage à Matignon ou bien Marlène Schiappa recasée en secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative après les législatives, poste supprimé depuis le dernier remaniement (pour souligner son importance…sans doute).
Qu’importe les intentions qu’on puissent lui prêter, on remarque qu’Emmanuel Macron ne laisse pas tomber ses hommes facilement.

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