Edouard Philippe comme successeur d’Emmanuel Macron dans un scénario à la « Poutine-Medvedev » ?
Édouard Philippe, président en 2027 ? Emmanuel Macron évoque sa succession qui pourrait faire étrangement penser au jeu de chaises musicales entre Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev.
En déplacement à Nouméa, le président de la République a pour la première fois abordé la question de sa succession. Loin de botter en touche, Emmanuel Macron s’est fendu d’une déclaration élogieuse à l’égard de son ancien premier ministre, Édouard Philippe, aujourd’hui Maire du Havre et fondateur du parti Horizons.
Un scénario Poutine-Medvedev pourrait-il se produire en France ? C’est en tout cas ce que semble souhaiter le chef de l’État. Lors d’un bain de foule dans la capitale calédonienne de Nouméa, Emmanuel Macron s’est fait interpellé par un citoyen en ces termes « Peut-être que monsieur Édouard Philippe vous remplacera ? ».
Ce genre d’échange, qui ne peut être bridé par des conseils d’experts en communication, revêt toujours un intérêt certain. Visiblement en accord avec son interlocuteur le président a indiqué qu’il souhaitait « qu’il y ait vraiment une suite à ce qu’on a mis en place. Et que celles et ceux qui m’ont accompagné depuis maintenant six ans puissent prendre le relais ». Ce que le maire du Havre « a bien fait à mes côtés » selon lui, indiquant également qu’il le comptait comme « un ami ».
C’est la première fois que le président prend position sur ce scénario, véritable marotte de la vie politique française depuis plusieurs années, c’est aussi la première fois qu’il fait le deuil d’un troisième mandat consécutif. La relation entre les deux hommes a toujours fait l’objet de spéculations, leurs rapports semble être ceux d’alliés/rivaux, de successeur/aspirant.
Le fait qu’Emmanuel Macron prenne position pour Philippe s’explique peut-être par le fait que ce dernier ait reçu la première dame, Brigitte Macron, dans sa ville du Havre le 18 juillet dernier, comme il l’a indiqué sur son compte Twitter. Il est, en effet, de notoriété publique que le chef de l’État attache une réelle importance à la parole de son épouse, dans la même veine que Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni.
Cette déclaration risque en tout cas de faire des remous au sein de la macronie et de contrarié certaines ambitions. Aux premier rang desquelles celles de Bruno Le Maire, comme l’avait rapporté Le Monde le 17 janvier dernier, et de Gérald Darmanin, plus prudent pour sa part comme le laisse penser ses déclarations sur RTL le 5 février dernier. Une primaire macronienne pourrait donc être organisée avant l’élection.
L’éventuelle accession au pouvoir d’Édouard Philippe en 2027 ne marquera certainement pas un changement de politique. L’ancien premier ministre s’inscrira sans doute dans la continuité, ce n’est pas pour rien que le président a exprimé son souhait de voir « une suite à ce qu’on a mis en place ». Les positions du maire du Havre sur les principaux dossier étant connues : néolibéral convaincu, fervent européiste, atlantiste servile, partisan de l’austérité bête et méchante (dans la droite lignée de celui dont il fut un lieutenant : Alain Juppé), et du libre-échange destructeur pour l’industrie française.
( Photo – compte twitter d’Edouard Philippe )