Philippe Geluck : De nature à ravir les légions geluckéennes

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On serait curieux d’enfermer ensemble Hervé Le Tellier et le Chat, jusqu’à ce qu’ils nous donnent un album. Dans quelle mesure la placidité du second pourrait-elle résister à l’humour décapant du premier ?

L’un et l’autre affolent les chiffres. Le matou se prépare à braquer le tiroir-caisse, à l’occasion des cadeaux, étrennes et autres menus plaisirs d’hiver. Quelque peu étrillé par un quarteron de Jeunes-Turcs bruxellois qui, dit la rumeur, avaient même songé à imiter Christo en emmaillotant les statues parisiennes, le royal Philippe invite à une déambulation hagioautobiographique dans son univers facétieux. Il s’agit de riches variations autour de l’exposition aux cinq millions de visiteurs qui a valu à l’artiste le titre enviable de Marcel Duchamp-Zélisées. La genèse technique et philosophique de chaque œuvre vaut la lecture. Les chapitres périphériques racontent l’itinéraire d’un infant gâté par les muses.

 

 

A l’instar de Sir Alfred, Mister G fait des apparitions furtives au fil des pages. Il convoque quelques penseurs fulgurants de Dali à Smet, et rend à Anne Hidalgo un hommage bienvenu en ces temps de frigidité électorale. Véritable album, abondamment illustré, fouillé, dense, édifiant, l’ouvrage est de nature à ravir les légions geluckéennes. Comme Don Quichotte, il est flanqué d’un Sancho Penseur qui propose le meilleur de l’inspiration du Chat, laquelle verserait volontiers dans l’apophtegme, voire le truisme susceptible d’être buriné au fronton du temple d’ Apollon. « Ce qui rassure généralement le couillon qui regarde la télé, c’est de voir des imbéciles incapables de répondre à des questions idiotes posées par un crétin acclamé par plein d’abrutis ». Vivement dimanche !

« Le chat déambule », Philippe Geluck, Casterman, 167 pages, 25 €
«  Les mots du chat », Philippe Geluck, Casterman, 104 pages. 14,95 €

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