
Erwan Larher : « L’écriture génère des miracles »
Propos recueillis par Harold Cobert – bscnews.fr /Difficile de parler du deuxième opus d’Erwan Larher, l’un des six jeunes talents Cultura 2010 pour son premier roman Qu’avez-vous fait de moi (éditions Michalon). Difficile d’en parler sans déflorer les multiples rebondissements de l’intrigue, mais également parce que, sous ses airs de ne pas y toucher, c’est un savant mélange de conte philosophique et de thriller métaphysique, au propos dense, complexe, ambitieux.
Vous avez un parcours éclectique. Pourriez-vous nous raconter comment vous êtes venu à la littérature ?
Ce parcours professionnel « éclectique », comme vous dites, a justement pour cause la littérature. Depuis que je sais écrire, j’invente des histoires, et j’ai su très tôt que je voulais devenir auteur. J’ai écrit mon premier roman à 14 ans, à la main, sur un grand cahier marron. Depuis, j’ai écrit sans discontinuer, des poèmes, des chansons, des pièces de théâtre, des scénarios, quatre autres romans, des séries TV. Après mes études, les pressions sociale et familiale m’ont conduit à intégrer le vrai monde du vrai travail, il faut bien devenir sérieux – auteur, et puis quoi encore ?
Pendant sept ans, j’ai travaillé le jour, dans l’industrie musicale, et écrit la nuit.
A trente ans, je me suis réveillé : je n’étais pas heureux et si je n’agissais pas, j’allais dépérir, devenir un vieil aigri, faute d’avoir essayé de réaliser mes rêves de gosse (il y avait comédien en plus d’auteur).
C’est à ce moment qu’ont compté les encouragements de quelques personnes, ceux que je cite à la toute fin des remerciements d’Autogenèse. Certains ont cru en mon talent de parolier, d’autres d’auteur de théâtre, d’autres enfin de romancier, et tous me l’ont prouvé à un moment ou à un autre. Comme j’avais encore moins confiance en moi à cette époque qu’aujourd’hui, je me suis appuyé sur ces soutiens pour …