Le « Washington Post » relance l’hypothèse d’une fuite du Covid-19 d’un laboratoire de Wuhan
Selon le Washington Post, en 2018 des fonctionnaires de l’ambassade des USA à Pékin avaient alerté sur les faibles mesures de sécurité d’un centre de recherche dans la ville chinoise, point de départ de la pandémie. Après Washington, Paris et Londres émettent des doutes sur l’origine du virus ou sur l’opacité des informations livrées par Pékin sur le début de cette pandémie.
L’éditorialiste du Washington Post, Josh Rogin a rappelé, dans une vidéo, un certain nombre d’éléments qui permettent de dire que la dangérosité du laboratoire de Wuhan était connu depuis quelques années déjà.
Le journaliste a rappelé qu’il n’y a pas de preuves de l’origine « artificielle » du Covid-19 car, la plupart des chercheurs s’entendent sur l’origine animale du virus. Cependant il apporte des preuves qui n’excluent pas une « fuite » de la maladie d’un centre de recherche situé dans la capitale de la province d’Hubei.
Josh Rogin cite deux câblogrammes (réservés mais pas classés « secret défense ») envoyés par des fonctionnaires de l’ambassade USA à Pékin. En 2018, les diplomates avaient visité un laboratoire dont la sécurité était financée en partie par les Etats-Unis.
Dans les deux alertes envoyées par les représentants de l’ambassade américaine en Chine, elles faisaient état de préoccupations sur le niveau de sécurité du laboratoire. Selon les diplomates, il y était effectué « des études risquées ». Dans l’un des câblogrammes, Josh Rogin a pu lire ce-ci : « les travaux menés dans le laboratoire de Wuhan sur les coronavirus des chauve-souris et leur potentielle transmission à l’homme représentent un risque pour une nouvelle pandémie similaire à la SRAS ».
L’état-major américain s’est penché sur les informations publiées par le Washington Post. Son président, le général Mark Milley a déclaré : « Nous nous sommes intéressés de près à cette question » en ajoutant que « de nombreux services de renseignement y ont jeté un œil attentif ». Pour le général, « à ce stade, nous n’arrivons à rien de concluant. Mais tout semble indiquer que ce virus est d’origine naturelle ».
L’hypothèse d’une fuite du Covid-19 d’un laboratoire chinois interroge aussi outre-Manche. Un membre du comité d’urgence des hauts fonctionnaires du gouvernement britannique a déclaré qu’il « existe un point de vue alternatif crédible basé sur la nature du virus. Ce n’est peut-être pas une coïncidence s’il existe un laboratoire à Wuhan. »
Après les accusations de dissimulation sur la gravité du virus, adressées à Pékin par Donald Trump, d’autres pays demandent des comptes à la Chine. Comme rapporté par l’AFP, Londres a averti Pékin qu’elle devrait répondre à des «questions difficiles sur l’apparition du virus, et pourquoi il n’a pas été stoppé plus tôt». La France a, elle aussi, émis des doutes sur la gestion de la crise sanitaire par Pékin. Dans une interview parue dans le Financial Times, le Président de la République Emmanuel Macron a déclaré qu’ « il y a des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas ».
(crédit image à la une : photo Macau Photo Agency sur Unsplash)