Coronavirus : de nombreux Italiens brûlent ou déboulonnent le drapeau européen
Après les refus des institutions européennes d’accorder à l’Italie des mesures solidaires avec un pays lourdement touché par la pandémie, de nombreux italiens ont décidé de renoncer publiquement au vexille bleu étoilé. Certains ont mis le feu au drapeau, d’autres l’ont enlevé des porte-drapeaux.
Il a été l’un des peuples les plus europhiles du continent. Mais suite à l’absence de solidarité vis-à-vis de Rome affichée par les partenaires européens, en pleine crise du coronavirus, plusieurs italiens ont dit « basta » à l’Union Européenne. Bien sûr, l’Italie reste membre de l’UE, mais nombreux ont été ses habitants qui ont envoyé un message clair à Bruxelles : le drapeau de l’Union européenne a disparu ou a été carrément détruit.
Le premier à accomplir ce geste de rupture a été l’un des Vice-présidents de la Chambre des Députés italiens. Le député a posté le 30 mars dernier, une vidéo sur son compte Twitter, dans laquelle on le voit enlever le drapeau européen de son bureau dans le parlement italien.
— Fabio Rampelli (@fabiorampelli) March 30, 2020
D’autres usagers italiens de Twitter ont posté des photos et des vidéos encore plus marquantes. Le compte polémique appelé « Radio Savana » a par exemple montré l’un de ses responsables brûler le drapeau européen.
L' indegna #Ue si prende 15 giorni per decidere come e se aiutarci? Basta! La gente in #Italia muore, piange, soffre e si dispera perchè non ha più soldi per far mangiare i propri figli, indegni! Rialziamo la testa: #CiSalviamoDaSoli 🇮🇹! #RadioSavana #CoronaVirus #COVID19 pic.twitter.com/DAhSSzP4LR
— RadioGenova (@RadioGenova) March 27, 2020
A l’origine de cette contestation figurent les dernières décisions des institutions européennes. Tout a commencé avec les déclarations de la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde qui, le 12 mars, avait déclaré que l’institution financière européenne n’a pas pour « mission de réduire les spreads« , c’est-à-dire l’écart entre le taux italien et le taux allemand de référence. Ces déclarations avaient contribuer à faire chuter les bourses mondiales. Ensuite, la BCE avait du faire marche en arrière. Mais le mal était fait. La bourse de Milan a perdu, en une seule séance -16,92%.
Le 27 mars 2020, la Conseil européen (formé par les chefs d’Etat et de gouvernement des 27) « a décidé de ne pas décider » au sujet du soutien économique contre les effets du Coronavirus. La présidente de la Commission, Ursula van der Leyen et le président du Conseil Européen, Charles Michel, ont en effet déclaré qu’il faudra attendre encore deux semaines, avant de savoir si l’UE acceptera d’autoriser l’émission des « corona-bonds » : des obligations pour soutenir les économies sinistrées par la pandémie. Ces obligations bénéficieraient de la garantie de tous les pays de l’Union Européenne. Leur émission avait été demandée non seulement par l’Italie ma aussi par d’autres pays – parmi lesquels figurait aussi la France – particulièrement touchés par la crise sanitaire.
Dans une interview accordée au quotidien espagnol El Pais, le président du Conseil des Ministres italien, Giuseppe Conte a précisé que Rome ne demande pas à l’Europe d’absorber la dette souveraine des pays mais de partager le risque financier qui a frappé plusieurs nations UE, à la suite de l’arrivée du Covid-19.
Après la déflagration de l’épidémie en Italie, plusieurs pays de l’UE ont refusé de porter de l’aide à Rome. En revanche d’autres nations, telles que la Russie, l’Albanie ou Cuba, ont envoyé des équipes médicales et du matériel aux hôpitaux italiens.