Iron & Wine : un album allègre et lumineux

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Par Eddie Williamson – BSCNEWS.FR / Aah, les chanteurs de folk barbus… Je les aime bien, mais qu’est-ce qu’ils peuvent être fatiguant parfois avec leurs trois accords de guitare et leurs histoires de solitude et de rendez-vous manqués. A ma décharge, il faut dire que de la folk pastorale réminiscente des années 1970, on s’en est pris plein les dents, si vous m’permettez l’expression. Vous avez sans doute entendu parler des Fleet Foxes, mais en tant qu’auditrice assidue d’un certain underground musical, j’peux vous dire que les barbus à guitare pullulent.

La barbe de Sam Beam, alias Iron & Wine, est bien entretenue (littéralement, il n’y a aucune métaphore) et sa folk tire plus sur la pop que sur Simon & Garfunkel ou Crosby, Stills, Nash & Young. En tout cas elle l’est sur le joliment nommé Kiss Each Other Clean, son quatrième album. Tout ça s’est déjà vu : un artiste qui a sorti plusieurs albums, gagnant une certaine réputation, et prenant un virage stylistique plus ou moins spectaculaire après quelques albums relativement similaires, surprenant ses fans et, dans le meilleur des cas, ravissant les critiques et gagnant une légion de fans au passage (l’un étant plus important que l’autre, je vous laisse deviner). Pour le coup, son précédent disque, The Sheperd’s Dog, nous avait déjà prouvé qu’il pouvait ajouter plus d’instruments, perfectionner la production, sans que cela nuise à la force de ses chansons.

Sam Beam le dit lui-même, Kiss Each Other Clean est bien plus « radio-friendly », comme on dit, dans le bon sens du terme. Si si, il y en a un ! C’est une musique plus mélodieuse, plus sucrée (si ça vous parle), plus abordable, qui accroche plus rapidement l’oreille. Même sa manière de chanter a évolué : encore plus aérienne et habile, elle a forcément dû s’adapter aux évolutions de sa musique. Plus complexe, rythmiquement parlant, avec plus de « twists » musicaux, plus d’expérimentations, plus de variations, Sam Beam fait montre d’une ambition musicale rafraîchissante.

On est bien loin d’un album de folkeux qui voit la vie en gris, nah, écoutez donc « Tree by the River », « Me and Lazarus » ou « Big Burned Hand » ! Moi ça me donne envie de courir dans des champs de tournesols en faisant des bulles de savon, pas vous ? Bon, certes, quelques morceaux sont bercés de nostalgie et s’attaquent à votre corde sensible, la mélancolie, vos souvenirs d’enfance, et toute cette sorte de choses. Mais la majeure partie des morceaux est plutôt allègre et lumineux.

Mes morceaux préférés : « Your Fake Name Is Good Enough For Me », que j’adore vraiment, « Godless Brother in Love », « Monkeys Uptown » et le lacrymal « Walking Far From Home ».

Sorti le 25 janvier 2011 (4AD)

Iron & Wine
Kiss Each Other Clean

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