Emmanuel Navon : « Une majorité d’Israéliens considèrent la résolution du conflit avec les Palestiniens comme à la fois souhaitable et impossible à court et moyen terme »

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Emmanuel Navon géopolitologue, spécialiste des questions de relations internationales et professeur à l’Université de Tel-Aviv a répondu aux questions de Putsch pour nous éclairer sur la situation politique en Israël et la place de Benjamin Netanyahu, le conflit israélo-palestinien ainsi que les tensions entre l’Iran et Israël. Un entretien passionnant pour mieux appréhender les défis politiques qui s’imposent à Israël et la situation tendue dans cette région du Proche-Orient.

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Pouvez-vous nous décrire de façon schématique le paysage politique israélien ?
Israël est une démocratie parlementaire dans laquelle le rôle du chef de l’État est cérémonial. Le mode de scrutin pour la Knesset (le parlement israélien) est proportionnel intégral avec un seuil d’éligibilité de 3,25%, d’où le nombre relativement élevé de partis politiques représentés. 11 partis sont représentés dans la Knesset sortante.

Le scrutin proportionnel a souvent mauvaise presse en France. On se souvient de l’instabilité gouvernementale de la Quatrième République. Mais il a des avantages: il ne produit pas la frustration du scrutin majoritaire puisque presque tout le monde est représenté. Pour preuve, nous n’avons pas de « gilets jaunes » en Israël. Ainsi il créé un contre-pouvoir souvent salutaire (le Premier ministre dépend de l’accord de ses partenaires); et il n’est pas nécessairement la cause d’instabilité gouvernementale. Le mode de scrutin était majoritaire sous la Troisième République.

Nos gouvernements sont toujours des gouvernements de coalition du fait du mode de scrutin. Il y a six partis dans le gouvernement sortant. La Knesset est élue pour quatre ans, mais nos gouvernements durent en moyenne trois ans et en général du fait de la surenchère budgétaire des partis lorsqu’on  approche de l’année électorale. Israël ne souffre pas de l’instabilité gouvernementale de la Première République italienne ou de la Quatrième République française car la menace d’élections anticipées a un effet dissuasif: un parti qui fait chuter sa propre coalition provoque immédiatement des élections.
Quant aux motions de censure, il n’y en a eu qu’une dans l’histoire du pays, en 1990. Elles sont d’autant plus improbables qu’elles sont conditionnées depuis 2014 par la nécessité de proposer un gouvernement alternatif comme en …

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