La nouvelle tient salon
La Nouvelle tient salon
par Maïa Brami
Qui mieux qu’eux — écrivains et éditeurs — pour évoquer le genre de la nouvelle ? Le Salon du Livre de Paris était l’occasion rêvée d’aller à leur rencontre, en leur offrant de raconter un auteur, un recueil ou une nouvelle qui les a marqués. Dix-huit d’entre eux se sont prêtés au jeu… Gardez un carnet à portée de main (et faites de la place sur vos étagères), votre bibliothèque idéale pourrait bien s’étoffer de quelques titres !
Valérie Millet, éditrice des éditions du Sonneur
« Je ne comprends absolument pas cette tendance du marché français qui consiste à dire que les nouvelles ne se vendent pas. Pourquoi ne se vendraient-elles pas ? Et pourquoi moins qu’un roman ? Personne ne saurait justifier cette assertion. Quant aux chiffres qui circulent, ils sont assez flous. Je connais beaucoup de grands lecteurs qui lisent des nouvelles. C’est un art concis, difficile — en quelques pages, il faut faire tout tenir, le style, son lecteur, le fil narratif —, une magnifique forme littéraire qui pâtit d’une image grotesque, purement commerciale à mon sens. Au Sonneur, nous avons publié trois recueils — Les Drames de la mer d’Alexandre Dumas, une série de nouvelles sur de magnifiques naufrages de bateaux, Les Nouvelles Asiatiques de Gobineau et Idées Fixes Trop Fixes de Boito, le librettiste de Verdi. Nous ne cherchons pas à éditer de la nouvelle, mais à rééditer des textes mal connus, méconnus, inconnus ou oubliés. Mes auteurs de nouvelles de chevet ? Poe, Maupassant, London… sans oublier Flaubert et ses Trois Contes. »
Philippe Grimbert, essayiste et psychanalyste — Un Secret, éditions Grasset
« Je suis un classique et dès qu’on me dit “nouvelle”, je pense Maupassant, Maupassant, Maupassant ! Pour moi, il est presque l’inventeur de la forme même si je sais que je prends des libertés en disant ça. …