Vedrana Donic : une éditrice underground
Par Maïa Brami – bscnews.fr / Moi qui ai en abjection ces journalistes qui écrivent leurs articles en brodant sur la 4e de couverture, me voici à conduire un entretien avec la jeune éditrice Vedrana Donic de la maison éponyme, sans avoir eu un seul de ses livres en main… un comble ! Combien de jours la Poste peut-elle mettre à acheminer un courrier entre Lille et Paris ?
Cinq jours d’attente et toujours rien ! Autre première : l’entretien s’est fait par retour de mails, ce qui me donne l’impression frustrante d’en être dépossédée, de ne pas vraiment avoir conduit l’échange et surtout, faute d’avoir pu converser avec elle au téléphone — d’avoir senti sa personnalité affleurer dans l’intonation de sa voix — je crains que le résultat ne soit désincarné. Impossible de vous décrire donc les sensations éprouvées à la lecture de L’homme à la tête en forme de machine à laver, premier album de Nadine Grenier, qui fait naître de l’encre noire et dans un souci du détail, tout un univers de matières, d’où émerge relief et profondeur, et où le trait réaliste se prête à merveille à l’atmosphère surréaliste de l’histoire ; ou mes impressions d’Olivier, le réparateur de cœurs illustré par Alice Richard — écrit comme le précédent par Vedrana —, qui offre aussi de véritables poèmes picturaux noir et blanc. Dans ces deux contes émerge l’envie de réconcilier l’homme avec son humanité, de réveiller ses sens « à coups de beauté et de poésie », expression qui me semble être à l’image de Vedrana elle-même, passionnée et volontaire, à la fois artiste et chef d’entreprise. Jugez-en plutôt par vous-même ! Premier souvenir littéraire… Premier souvenir d’une illustration, d’un tableau…
Je ne me souviens pas du premier livre que j’ai lu, mais je me rappelle que je tenais beaucoup à deux livres de contes plutôt classiques (les contes de Grimm, le Joueur de flûte de Hamelin, le chat botté), que mes parents m’avaient offerts vers cinq ans. En primaire, je me rappelle avoir fait un portrait de ma mère sur notre terrasse. J’avais également gagné un concours de dessin dans ma petite ville de Vierzon, organisé par Mammouth — le Carrefour de l’époque — et j’avais gagné une caisse enregistreuse ! D’ailleurs, le jour de …