Nicolas Pages

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Partagez l'article ! Nicolas Pages Par Nicolas Vidal – Photos : Bruno Lévy Nicolas, Comment en êtes-vous venu à l’écriture? Je suis arrivé à l’écriture par le biais de la peinture, je peignais des mots sur de grandes toiles, parfois des phrases. Le plus souvent, les mots étaient trop grands pour être entièrement visibles sur […]

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Nicolas Pages

Par Nicolas Vidal – Photos : Bruno Lévy

Nicolas, Comment en êtes-vous venu à l’écriture?

Je suis arrivé à l’écriture par le biais de la peinture, je peignais des mots sur de grandes toiles, parfois des phrases. Le plus souvent, les mots étaient trop grands pour être entièrement visibles sur la toile, comme si leur sens en débordait…

Comment avez-vous publié votre premier livre?

“Je Mange un oeuf” a été publié par l’ECAL, (école cantonale d’art de Lausanne, Suisse), en décembre 1997. Il s’agissait d’un livre-objet, dont la couverture a été faite en collaboration avec un ami graphiste, Gilles Gavillet. Une édition limitée de 1’000 exemplaires. Jamais je n’ai pensé que les gens liraient ce livre, mais l’objet était tellement beau… qu’aujourd’hui, on le trouve chez J’ai Lu.

Quels conseils pourriez-vous donner à un auteur qui cherche à publier ?

Ce premier livre était plus de l’ordre d’un manifeste, écrit à l’encontre de toutes les règles de la littérature. Avec tout ce qu’il y a de jouissif. Ensuite, il y a eu la rencontre avec Dustan. Puis Flammarion m’a contacté et cela fait 10 ans que je suis chez eux. Et comme j’aime le répéter, même après 5 livres, je ne me considère toujours pas écrivain, (ce qui rend cinglé mon éditeur !) la littérature n’est pas une fin pour moi.
C’est très compliqué d’être édité aujourd’hui. On pourrait croire qu’il faut être connu (dans un autre domaine ou alors faire de la télé) pour être publié. Est-ce le syndrôme Paris Hilton ? Je ne sais pas… Mais le monde en redemande.
Ou plus honnêtement, il faut casser les règles. Tenter d’inventer une nouvelle forme d’écriture. C’est ce que j’ai fait (inconsciemment) avec “Je Mange Un Oeuf”. Aller au-delà de l’auto-fiction. Au-delà des règles de bienséances. Il s’agit d’anti-littérature pure. C’est d’ailleurs ce que je fais encore aujourd’hui. Le résultat ? On m’aime ou on me déteste. C’est très amusant. On ne m’épargne pas. (Et je vous rassure, je ne m’épargne pas moi-même). Le milieu de la littérature française est très conventionnel. Je suis un outsider et fier de l’être. Je me sens beaucoup plus proche de la littérature américaine qui se soucie, non pas de longueur des phrases ou de la grammaire, mais du rythme et de sa mélodie.

Dans I Love New York, quel est le lien qui relie Vincent et Lucas?

Dans I ♥ NY, ce qui relie Vincent et Lucas… C’est avant tout une histoire d’amour ou d’amitié, comme vous voulez. Une amitié qui a été interrompue par les choix que l’on est amené à faire durant sa vie, (études, mariage, divorce, voyage, etc.). Dans cette relation brisée, la vie trouve un moyen, peu orthodoxe, de les réunir à nouveau. Basé sur des faits réels, ce livre est un hommage à la vie et aux cadeaux qu’elle nous fait tous les jours.

Dans quelle ambiance avez-vous souhaité enveloppé votre roman?

Il s’agit d’un road movie immobile ou d’un roman théâtral, (à ne pas confondre avec une pièce de théâtre, dont je suis encore trop souvent hermétique). Ce livre est un film, c’est très visuel. Et il pourrait tout aussi bien être joué au théâtre. À chaque livre, j’essaye de trouver une forme (ou un concept) spécifique à l’histoire que je veux raconter. Il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver la bonne musique avec les bons instruments. Le résultat (d’une simplicité presque affligeante) est une longue conversation construite en 3 parties : un monologue, un dialogue et un « trilogue » (dialogue entre 3 personnes!). On pourrait parler d’une écriture orale !

L’amitié est très présente dans votre roman même si elle est ambigüe. Est-elle le lien entre les destinées de vos personnages?

C’est la première fois que j’écris un livre sur l’amitié. Pour moi, l’amitié est ce qu’il y a de plus important, puisque c’est ce qui reste. Ce ne sont pas les voyages qui façonnent notre visage, ce sont les rencontres.

Vous avez dit dans l’un de vos derniers interviews : « l’écriture minimaliste fonctionne très bien ». Est ce plus vrai aujourd’hui qu’avant?

Ce qui m’intéresse c’est d’impliquer le lecteur dans mes livres, et de l’impliquer personnellement. Comme dans un jeu de miroir. Je livre une histoire qui n’est pas totalement décrite. Je donne les éléments de contour du dessin, ensuite, à chacun d’y appliquer ses propres couleurs. Il y a quelque chose d’interactif. En arts plastiques, on parle d’esthétique relationnelle.

Que diriez-vous à nos lecteurs pour les inciter à lire votre dernier roman?

Pour la force de vivre uniquement le moment présent. Pour le plaisir de repousser ses limites. Pour une expérience pure. Et surtout pour le respect et l’honnêteté qui se dégagent de ces deux garçons !

Ou peut-on croiser Nicolas Pages à New York ?

J’ai vécu plus de 6 ans dans le East Village, Bowery & Bond Street, mais depuis quelques années, on me trouve plus facilement sur les plages de Los Angeles.

Quel est le sentiment qui prédomine en vous lorsque vous songez à New York?

La verticalité, la vitesse et son ivresse, son dynamisme, et encore…. l’essoufflement !

Propos recueillis par Nicolas Vidal

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