CharlElie Couture

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Interview de CharlElie couture, Le célèbre artiste français exilé à New York “parti pour se reconstruire, se réinventer”

par Nicolas Vidal / photo : Olivier Roux

CharlElie, quel rapport entretenez-vous avec New York?
J’y suis, j’y reste.
Rapport de pêche ou rapport de plaisance? La question du « rapport » serait plutôt celle d’un rapport de forces.

Pourquoi avoir décidé de vous installer là-bas?
Je n’avais pas le choix. Je me voyais mal finir ma vie en faisant des grimaces debout sur le podium qu’on avait dressé pour moi.
New York est une ville de conjonctions, nourrie de la foi enthousiaste qui anime les émigrants. J’étais moi aussi rempli d’envies à partager.

Vous êtes un artiste terriblement polyvalent ; chanteur, peintre, auteur et sculpteur?

propos recueillis par

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Est-ce à « terriblement » que je dois répondre?
Le mot vient du latin « terribilis » qui signifie « effrayant, épouvantable »…

Je suis depuis toujours un artiste pluridisciplinaire et mon travail est aussi fait d’additions.


Cette polyvalence est-elle plus appréciée à New York?

A New York, on n’a pas vraiment le choix. Beaucoup d’artistes survivent en faisant différents métiers. Ce qui compte c’est ce que tu fais. On te pose relativement peu de questions sur tes origines.

Revenons quelques années en arrière : Est-ce que ce fameux jury d’Amiens a t-il été un cap dans votre vie…. d’artiste?

Oui. Ce jury a résonné comme une sirène d’alarme, un réveil de ma conscience endormie par une forme de routine convenue. J’ai compris ce jour-là qu’on m’avait mis dans un tiroir qui ressemblait à un cercueil. Si je voulais renaître, je devais soulever le couvercle… et c’est vrai qu’au début, je me suis retrouvé à déambuler dans les rues de New York comme un zombie… !

On peut découvrir sur vos sites une multitude de créations qui donne l’impression d’une émulation permanente. Est-ce le cas?

Je dors peu en effet… Ma thèse de fin d’études aux Beaux Arts avait pour sujet « la Polymorphie de l’Esprit ». Une recherche autour des aspects changeant de la personnalité. Mon défi est à l’échelle d’une vie entière. Je ne visais pas le succès d’un été comme le rêve de ces éphémères …

Entre vous et New York, c’est une histoire d’amour?

Quand je suis venu enregistrer « Poèmes Rock » en 1981, je savais que j’y reviendrais. Ce que j’ai fait régulièrement jusqu’à ce jour de 2003 où je me suis dit: « C’est maintenant ou jamais ». Il y a un côté passionnel en effet.


Pensez-vous que votre création soit plus stimulée dans cette ville qu’en France?

A New York, l’Art contemporain est important. C’est lui qui fait la jonction entre le présent et le futur. En France l’Art classique fait la jonction avec le Passé. Ici, on préfère le premier degré au second. Ce qui compte c’est ce qui se voit, ce qui est évident. New York est un ville d’extrêmes qui incite à aller toujours plus loin, plus haut plus fort. Il y a quelque chose d’Olympique là-dedans. Si tu as une mentalité qui a besoin des stimuli-adrénaline de l’extrême, tu trouves facilement ici de quoi alimenter ton stress à New York.

Quel bilan faites-vous de l’année écoulée?

En 2008 les vitres du système on volé en éclat. On est debout sur des morceaux de verre, comme des fakirs, on fait semblant de ne rien sentir. Et on continue à avancer parce qu’on sait que le meilleur suit le pire.
La preuve, on vient d’élire Obama, ce qui n’aurait pas été envisageable sans la prestation épouvantable de son prédécesseur.
Même si elles arrivent très tard en terme d’Histoire mondiale, les décisions que vient de prendre le 44ème président, sont celles qu’on espérait depuis quinze ans…

Le ou Les QG de CharlElie Couture à New York ?

Mon atelier dans le Garment district, midtown, les galeries de Chelsea autour de 25 West et 10th ave, et le restaurant OPIA sur la 57 et Lexington …

Le ou les pêchés mignons de CharlElie Couture à New York?

Soirée entre amis et parties de cartes ou de Nitendo Wii sur grand écran Upper East ou Soho… ou bien Central Park Tennis de mai à Novembre ou en hiver Russian & Turkish Baths 268 E 10th Street.

Propos recueillis par Nicolas Vidal

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