Cyclisme : Les gentils n’y ont pas leur place

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Un coup d’œil dans le rétroviseur, avant le Grand Prix La Marseillaise, qui ouvre la saison cycliste en Europe.

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Les grands moments de l’année 2018 sont immortalisés dans un album abondamment illustré, qui retrace les moments forts des courses de printemps, des classiques, des grands tours.

Cela débute le 3 mars, par le rictus crayeux de Tiesj Benoot, vainqueur des Strade Bianche et finit en apothéose, le 13 octobre avec la victoire de Thibaut Pinot, l’homme qui s’est fait tatouer sur le bras solo la vittoria è bella. L’auteur de l’ouvrage est journaliste, d’où les interviews et confidences des protagonistes. Là où d’aucuns privilégient les superlatifs et les envolées faciles, Julien Prétot ne s’éloigne pas de l’ humain. Célébrant le sacre de Peter Sagan à Paris-Roubaix, il prend le temps de rendre hommage à celui qui «s’appelait Michael Goolaerts, n’avait pas 24 ans, et tentait de se faire une place chez les grands ». Il allait payer de sa vie un rêve de paradis pulvérisé au seuil de l’Enfer du Nord… Ancien maillot jaune devenu consultant pour la télévision, le populaire Thomas Voeckler signe la préface.

S’imposer dans le sport de haut niveau implique un caractère bien trempé. Le cyclisme n’échappe pas à la règle. Les gentils n’y ont pas leur place, sinon comme porteurs d’eau et autres seconds rôles taillables et corvéables à merci. Les plus imbuvables ne sont pas les moins populaires. Les portraits de quarante d’entre eux constituent une manière d’académie de la selle, du taiseux (Miguel Indurain) au fort en gueule (Raphaël Géminiani), du guignol sulfureux (Virenque) au « Napoléon en cuissard » (Guimard), de l’aristocrate (Anquetil) au « Rastignac du vélo » (Fignon), du rutilant Cipollini à l’histrion Hassenforder.

Servies par une écriture qui rappelle parfois Michel Audiard, des carrières défilent, radieuses ou noires, mémorables ou frappées d’oubli. Robic, Ocana, Pingeon, Van Looy, Simpson, l’improbable destin de Robert Millar … Le teigneux Bernard Hinault, gilet jaune avant la lettre, fait la couverture. Parmi les passes d’armes mémorables, l’auteur rappelle le tour pendable joué à Eddy Merckx par les frères De Vlaeminck, dans le tunnel qui précédait l’arrivée de Liège-Bastogne-Liège. Une ode au cyclisme de tempérament, plaisante et recommandable malgré l’impardonnable absence d’index des noms cités.

 

 


Repères

« Cyclisme 2018, le Livre d’Or » de Julien Prétot
Solar Editions. 29,99 euros


« Bad Boys du Cyclisme » de Christian-Louis Eclimont
Hugo Sport. 17,50 euros

 

(crédit photo. A la une : cuverture du « Livre d’or du cyclisme 2018 » © Solar Editions)

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