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Laurent Boyet -Cap Bear Editions

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Partagez l'article ! Laurent boyet est écrivain. Il a publié un polar chez Cap Bear edition. Il est également capitaine de police. Rencontre avec un auteur qui brise les préjugés et qui cultive avec enthousiasme les antagonismes. Laurent, capitaine de police dans la vie civile et écrivain dans votre vie privée, on ne peut s’empêcher […]

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Laurent boyet est écrivain. Il a publié un polar chez Cap Bear edition. Il est également capitaine de police. Rencontre avec un auteur qui brise les préjugés et qui cultive avec enthousiasme les antagonismes.
Laurent, capitaine de police dans la vie civile et écrivain dans votre vie privée, on ne peut s’empêcher de vous demander quel est le lien entre ces deux mondes totalement différents?
J’écris des romans policiers. Du fait, le métier que j’exerce me permet de donner la vision la plus réaliste qui soit d’une enquête criminelle, vue de l’intérieur. Par respect pour les victimes, les histoires que je raconte, les scènes de crime que je décris ne sont pas inspirées de faits réels. En revanche, j’ai voulu que le lecteur puisse comprendre quelles peuvent être nos émotions, nos réactions devant tel ou tel événement. Le métier de policier est sensible car nous travaillons une matière difficile à appréhender : la matière humaine ! Chaque situation est différente, parce que les personnes qui nous font face sont différentes. Le lien qui relie mon métier et mes romans, c’est l’émotion, le ressenti. C’est cela que j’essaie de faire découvrir à mes lecteurs : ce qui se passe dans nos têtes de flics, qui sont aussi des têtes de femmes et d’hommes, lorsqu’on est mis face à une découverte de cadavre, une autopsie, une jeune femme violée, une enquête inextricable, la peur….

Laurent, comment en êtes vous venu à l’écriture?

Je dirais plutôt que c’est l’écriture qui est venue à moi, qui s’est naturellement imposée à moi. A dix ans, mes parents voulaient me laisser dans mon monde d’enfants alors que j’avais tellement de questions sans réponse. C’est pour cela que j’ai commencé à rédiger un recueil de textes : pour trouver seul les réponses. L’écriture ne m’a alors plus jamais quittée. Elle est devenue, au fil des années, une nécessité, une urgence vitale et indispensable, comme respirer… Je ne peux pas concevoir un jour sans écrire. Je vis dans le monde de l’écrit : j’envoie des sms, des mails. J’envoie des lettres (et oui, le truc dans une enveloppe avec un timbre dessus !)… Il faut que j’écrive tous les jours

Faire publier son publier son premier livre, facile ou difficile, au regard de votre expérience?

Faire publier un roman à compte d’éditeur est une entreprise très difficile et très décourageante. Il faut toujours garder espoir, être certain que ce que l’on a écrit à un public et donc, un éditeur. Il faut juste savoir le trouver. Chaque éditeur possède une ligne éditoriale. Il faut que le roman qu’on a écrit, s’inscrive dans cette ligne ou dans les projets de l’éditeur. Il faut persévérer, s’armer de courage et de confiance en soi. Car, c’est très difficile de recevoir sans cesse les mêmes courriers types envoyés par les éditeurs qui vous expliquent d’une façon polie que votre manuscrit n’a pas été retenu.

D’après vous, qu’est ce qui fait la différence pour parvenir à séduire un éditeur?

Je pense que les éditeurs reçoivent tellement de manuscrits que forcément, ils ne lisent pas tout. Il faut donc que les deux, trois premières pages accrochent l’éditeur, comme elles devront accrocher le lecteur, l’intriguer pour lui donner envie d’aller plus loin. L’histoire commence à la première ligne. Le style et le ton du roman aussi. Il faut avoir bien lu et relu son manuscrit pour être certain que, tout ce qui n’apporte rien à l’histoire a été supprimé, pour donner du rythme. Il ne faut pas donner l’impression qu’on a fait, à certains passages du remplissage, histoire de gonfler le nombre de pages. Je pense aussi qu’il faut aider l’éditeur en accompagnant son manuscrit d’un synopsis, une sorte de résumé en deux ou trois pages, qui respecte la chronologie, le style du roman.
Il n’y a pas de règle pour séduire un éditeur. Tout repose sur votre histoire, la construction du récit, vos personnages et votre style.

Comment expliquez-vous toutes les difficultés que rencontrent les auteurs méconnus pour publier?
Il faut le dire : il n’y a pas de place (ou si peu) pour les auteurs méconnus dans les grandes maisons d’édition. Pour la simple et bonne raison qu’à mon avis, ces maisons d’édition ont oublié ce pour quoi elles ont été créées : faire découvrir. Mais aujourd’hui, elles sont devenues des institutions, des machines de guerre appartenant à des grands groupes de presse ou industriels. Il n’y a plus de place pour le risque. Le livre est devenu un produit culturel et non plus un objet de culture. Il obéit à des règles économiques, à des objectifs. Il doit être capable d’attirer à lui la plus grande couverture médiatique possible, ce que ne peut offrir un auteur inconnu.

Laurent, comment votre publication est-elle arrivée chez Cap Bear?

J’ai, comme tout le monde, dépensé beaucoup de temps et d’énergie à adresser mon manuscrit aux grandes maisons d’édition parisiennes. Chaque réponse détruisait un peu plus mon envie de faire partager aux autres ce que j’écrivais. Et puis un jour, lassé et réaliste, j’ai décidé de me tourner vers des maisons d’édition régionales. Je me suis renseigné et j’ai découvert qu’elles faisaient un travail formidable, presque un sacerdoce, en offrant une très bonne possibilité de diffusion.. je voulais travailler avec un éditeur de ma ville, PERPIGNAN, qui offrait de bonnes possibilités de diffusion (c’est important) à la fois régionale et nationale. C’est le culot qui m’a conduit à CAP BEAR, un mail dans lequel je m’étonnais de ne pas être encore dans leur catalogue. Le hasard aussi car CAP BEAR cherchait à développer sa collection « polars catalans », des romans policiers en format poche, dont l’action aurait comme décor le département. Je venais juste de terminer le manuscrit du « le rédempteur de la têt » Et voilà ! Ensuite, il y a eu un travail avec l’éditeur pour rendre à mon manuscrit le rythme que parfois, il perdait. Un travail passionnant avec un éditeur passionné.

Que diriez-vous aux lecteurs du BSC NEWS pour les inciter à lire votre ouvrage « Le rédempteur de la tête”?

C’est difficile d’essayer de « vendre » son roman… Tout comme il est difficile de parler de soi. Lorsque je lis les 18 avis des internautes du site de la Fnac, je me rends compte que c’est entre autre le côté réaliste du « rédempteur de la têt » que les lecteurs ont apprécié. En effet, je parle de quelque chose que je connais et qui, dans d’autres romans, ou dans ce que l’on peut voir à la télé, est complètement travesti, défiguré, presque dénigré. J’ai essayé de donner la meilleure vision de mon métier, sans tomber dans le reportage écrit pur autant. Avec « le rédempteur de la têt », le lecteur se retrouve plongé au coeur d’une enquête criminelle. Il l’a voit, la vit de l’intérieur. C’est le travail difficile de deux policiers confrontés à un tueur en série. Il y a un Lieutenant de Police, qui rêve de belles enquêtes et qui se morfond au commissariat de PERPIGNAN. Un jour, il est appelé sur une une découverte macabre, avec une mise en scène effrayante. C’est la police Judiciaire qui prend la suite de l’enquête. Ce qui ajoute à sa frustration, à sa lassitude. Mais, le lendemain, une lettre anonyme est adressée au Procureur de la République. L’assassin demande que ce soit ce petit lieutenant qui mène l’enquête. Pourquoi ? Quels liens peuvent-ils bien exister entre ce policier et ce tueur sans pitié ? Durant l’enquête, il va devoir travailler avec une jeune femme, gardien de la paix, travaillant à la Police Judiciaire. Elle est tout son contraire : belle, jeune dynamique, enjouée… Au fur et à mesure du roman et des 5 meurtres, l’étau se resserre autour du lieutenant et autour de la relation d’abord tendue voire conflictuelle entre lui et sa collègue. Mais, jusqu’où sont-ils prêts à aller, tous les deux, pour démasquer le tueur et leurs propres sentiments ?

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