The Walking Dead : la série qui explose tous les records
Par Alexandre Cerri – BSCNEWS.FR / Avec une audience record de 5 600 000 téléspectateurs pour son avant-dernier épisode de saison 1 diffusé il y a quelques jours et une moyenne de 4 500 000 adeptes chaque semaine depuis son lancement (son précédent record pointait à 5 300 000 téléspectateurs pour son pilote), The Walking Dead a créé l’événement sur AMC en dépassant les espérances initiales. Focus sur « the best new show on tv » comme disent les américains…
Au départ, un comic book signé Robert Kirkman, Charlie Adlard et Tony Moore, adulé à travers le monde et (surtout) par les fans. Puis une adaptation signée par AMC, la nouvelle chaîne câblée qui monte et produite par Frank Darabont. Avec le succès de leurs créations (Mad Men, Breaking Bad) et la malheureuse série trop top avortée Rubicon (victime de son brio et de son élitisme indirect), les dirigeants de AMC avaient placé tous leurs espoirs en cette nouvelle pépite en attendant la venue de The Killing, thriller très attendu à la rentrée 2011…
Premier constat : grand bien leur en a pris. Avec une audience record et un programme de grande qualité, AMC est petit à petit en train de devenir une sorte de nouveau HBO. Des programmes complexes, aboutis, travaillés en profondeur et toujours soignés dans leur esthétisme. Mais outre l’aspect business complètement maîtrisé et le pari lancé qui s’avère gagnant, qu’en est-il de cette nouvelle série ?
The Walking Dead est une belle réussite. Un excellent programme qu’il est pourtant encore un peu difficile de cerner et disséquer au niveau de ses objectifs étant donné que sa première saison ne comporte que 6 épisodes. Alors que 5 d’entre eux ont déjà été diffusés nous pouvons toutefois déjà nous avancer. Partant d’un postulat simple (des zombies pourchassent les survivants d’une mystérieuse épidémie), la série n’invente rien. Du déjà vu, qu’il s’agisse de Shaun of the dead, des classiques de Romero ou bien encore des excellents 28 jours et 28 semaines plus tard. Conscient de son handicap, le show de Frank Darabont joue de ses ressorts dramatiques primaires pour développer une réelle mythologie et un vrai background.
Sorte de survivor utra bourrin et western post-apocalyptique, The Walking Dead se place un peu comme un gros fuck off au système… un doigt d’honneur tendu aux bonnes morales. Sale gosse, la série réussie à poser de solides bases le temps d’une courte première saison. Le plus grand pari résidant dans ce que le show aura à offrir dans sa deuxième saison qui comportera quant à elle 13 épisodes. Un challenge assez redoutable qui fera (ou pas) la différence. En attendant, quid du show actuel ? Une foule de personnages humains, attachants, une poésie désenchantée et désespérée, un climat mossade et tendance country/redneck, un style percutant mélangeant la tendresse de moments d’urgence d’émotions comme de violence survitaminée.
Du gore, du massacre mais toujours un style proche du comic book… dont l’intrigue comme ses personnages se rapprochent. Là survient également l’autre grand atout du show : la fidélité au matériel d’origine laissant place à une vision complémentaire des différents thèmes à développer : métaphores sociales, amour, fraternité, trahison, destins croisés, courage, affronter son destin…
La liberté de ton est également une grande force pour le show. La première scène annonce la couleur : Rick le héros se voit contraint et forcé de tuer une fillette contaminée d’une balle dans la tête. Une scène radicale, brutale et qui peut surprendre. Néanmoins, cette introduction permet de bien comprendre les enjeux et la ligne directrice que prendra l’histoire : nous aurons en effet droit à une série défouloir mais avant tout une réflexion sur la vie, les décisions et la société.
Servi par un casting brut et sincère, un réalisme troublant dans ses évènements, The Walking Dead peut se targuer d’être la nouvelle série la plus réussie et addictive de l’année avec Boardwalk Empire. Un show rockn’roll, rated PG 18 et surtout sacrément gonflé. Un exutoire jouissif et cradingue qui n’empêche pas l’ensemble de décoller et se frotter au lyrisme des grandes sagas humaines et romanesques… car oui, même les zombies les survivants d’un carnage ont le droit de s’exprimer et de vibrer en parallèle à la violence.
En attendant la saison 2 prévue l’an prochain pour 13 épisodes qui devront à la fois confirmer ce succès soudain (et mérité) mais aussi approfondir et multiplier les enjeux, foncez découvrir cette saison 1, courte certes, mais incroyablement bien goupillée et si « marginale » dans sa démarche qu’elle en devient furieusement énorme.
Gratuitement shocking ? Pas forcément non même si l’envie d’éclabousser suinte de toutes parts. Un peu comme un True Blood, la maîtrise et le réalisme en plus. Un vrai régal. Sortez vos stetsons, revolvers et étoiles de shérif… The Walking Dead n’a pas fini de remuer vos tripes et envahir votre vie…
En partenariat avec Times Square.fr