
Erri de Luca : « Nous sommes tous des déplacés, nous sommes tous des métis »
Erri De Luca, a choisi la plume pour dire la complexité humaine, le monde qui l’entoure, les questionnements qui l’assaillent dans le tumulte de la mer et le vacarme de la terre. Traducteur autodidacte et romancier, son amour intarissable des mots le mène à la littérature à travers un parcours atypique. Natif de Naples et alpiniste vivant sur les hauteurs de Rome, chacun de ses romans rencontre un vif succès populaire et médiatique.
Lauréat du prix Fémina Etranger avec« Montedidio » en 2002, suivent le Prix européen de littérature et le prix Ulysse en 2013 qui récompensent l’ensemble de son œuvre qui compte plus d’une vingtaine de récits dans une langue puissante et épurée.
« Sur les traces de Nives », « Au nom de la mère » ou encore son dernier livre, « La nature exposée », n’ont cessé d’alimenter les colonnes de la critique, élogieuse et dithyrambique.
Ouvrier durant dix-huit ans, poète et humaniste au regard constellé d’éclats bleus azur comme les mers du sud, son cœur palpite d’une rare émotion : celle de l’observateur accompli quand il devient conteur.
Considéré comme l’un des hommes de lettres les plus importants de sa génération, Erri De Luca, se distingue par son militantisme et son engagement jamais démentis. Avec combativité, en toute liberté, grâce à son inclination pour l’humain, son oxygène. Invité d’honneur de la 31e édition du Festival Littérature & Journalisme qui s’est tenu à Metz en avril dernier, il a d’emblée, accepté de nous accorder une interview, tour à tour intrigué et amusé par le nom PUTSCH. Se dessine un homme entier et sans concessions.
Vous dîtes aujourd’hui à propos de la crise migratoire « nous sommes tous des migrants »…
Oui. C’est une histoire de déplacements liés à des raisons politiques. Témoin, le protagoniste du Nouveau Testament qui doit fuir, partir vers l’Égypte. Il …