Montpellier: L’énergie du sentiment contée par Albin de la Simone et Mathieu Boogaerts

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Par Julie Cadilhac- PUTSCH.MEDIA / Le théâtre Jean Vilar ne manque pas chaque année de ravir les fines oreilles montpelliéraines en invitant une référence de la scène française actuelle. Après Thomas Fersen ou encore Alexis HK, hier soir , c’est en compagnie de l’élégance exquise d’Albin de la Simone et de l’énergie communicative de Mathieu Boogaerts que s’est offerte l’occasion fort plaisante de cultiver ses tympans. Un moment musical mémorable, aussi poétique que léger, aussi tendre que déluré.

Albin de la Simone ravit de ses mélodies pétillantes, enchante de ses ballades poétiques et sous ses doigts de pianiste habile, on se laisse conter l’Amour et ses frasques à dos d’allitérations charmantes , en compagnie d’une Adrienne aphrodisiaque, tout contre une catastrophe irréparable, l’oeil rivé sur une brune inconnue, les lèvres pleines de promesses de changement….et lorsque vient le temps du salut, il pleut dans les bouches des sifflements admiratifs, des bravos en bouquets et les applaudissements fusent pour repousser plus loin le moment des adieux. Albin de la Simone « cravaté », Albin de la Simone en danse improvisée, Albin de la Simone le jeudi, Albin de la Simone rétro-chic, Albin de la Simone à la guitare, Albin de la Simone en fanfare, on l’aime tant qu’on l’écouterait même en hongrois sous-titré en tchèque!

Mathieu Boogaerts irradie le plateau de son humeur taquine et impose dès les premières notes grattées une claque musicale. Par son incessante volonté de varier les rythmes, le phrasé des mélodies et son goût prononcé pour l’improvisation, l’auditeur écoute ses épaules parler ainsi que ses cordes. En compagnie de son acolyte bassiste Zaf Zapha, il plonge, en quelques mots scandés, le public dans son univers expérimental où le texte se contorsionne, se vide de son sens premier pour en faire renaître un autre, plus animal, plus instinctif. Ce « gamin » de la scène aux réactions imprévisibles séduit de ses mimiques joueuses et de son drôle de jeu de jambe.

Un plateau, deux occasions vibrantes de rendre hommage à l’instrument et de rappeler l’importance d’aller écouter de vrais musiciens qui font parler les cordes, les touches avec émotion et tact….

Un concert acoustique qui caresse le tympan au lieu de l’agresser et dévoile toute la virtuosité de ses interprètes…dont la modestie visible est touchante. Et assurément, le caractère bonhomme des deux têtes d’affiche et de Zaf Zapha ont fait de ses 2h30 de concert décliné sur le mode (hyper) décontracté un vrai moment de détente ! Les zygomatiques n’ont pas manqué d’être sollicités ! Il ne reste donc plus à Montpellier qu’à souhaiter qu’Albin, aède complice que l’on écoute béatement jusqu’à bout de portée et Mathieu, impertinent contorsionniste des mélodies aux impétuosités délirantes reviennent bien vite!

Pour lire les interviews de Mathieu Boogaerts et Albin de la Simone dans le numéro d’octobre 2010!

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