Laurent Seksik : un écrivain peut en cacher un autre
Votre rencontre avec Zweig…
Un vrai choc ! Je devais avoir vingt ans et une jeune femme prénommée Vegh m’a offert Le monde d’hier. Je me souviens de ce moment : le livre était emballé, j’ai déchiré le papier et vu le nom de Zweig sur la couverture, que je ne connaissais pas ! J’ai mis du temps à le lire, mais une fois ouvert, il s’est passé quelque chose. Ensuite, je ne saurais m’expliquer pourquoi, je suis allée chiner chez les bouquinistes tout Zweig en vieilles éditions d’avant 1933. Pourtant je ne suis pas collectionneur. Quelques années plus tard, je lui ai même dédié ma thèse de médecin sur les cancers bronchiques. Vous me direz, ça n’a rien à voir avec Zweig…
Lotte, sa deuxième femme était asthmatique…
C’est vrai, vous êtes la première personne à remarquer ça ! De toute façon, j’écrivais déjà à l’époque où j’ai rendu ma thèse. D’ailleurs, quand mon premier roman est sorti, avec l’avaloir, j’ai acheté un livre de Zweig dédicacé de sa main en français, à l’encre violette, au patron d’alors …