
Jacques Allaire : un metteur en scène incandescent et passionné
Par Nicolas Vidal – Jacques Allaire, comédien et metteur en scène infatigable par la profondeur de ces pièces et l’intensité à laquelle il enchaîne les représentations partout en France s’est remis à l’ouvrage de sa mise en scène suite à la lecture du roman d’Alain Julien Rudefoucauld.
Pour cette nouvelle création « Le dernier contingent» ( lire la critique de la pièce ici ), créee à la Scène Nationale de Sète, le metteur en scène propose une pièce atypique et décomposée sur plusieurs niveaux de lecture artistique. Elle est toujours engagée et dirigée par un Jacques Allaire toujours incandescent. Nous l’avons rencontré afin qu’il nous en dise plus. Le propos est dense et passionnant.
On vous connaît passionné, incandescent. Jacques Allaire, pourquoi avoir fait le choix du texte d’Alain Julien Rudefoucauld ?
J’ai rencontré par hasard ce roman, pris sur la table des nouveautés de la rentrée 2012 chez mon libraire, avant de partir en tournée du spectacle La Liberté pour quoi faire ? Je voulais pour agrémenter mon voyage une lecture « sans destination », pour le plaisir.
Encore inconnu de tous, ce roman n’avait pas remporté les quelques prix qui assureront son succès (prix France Inter / Télérama). Ce n’est donc pas pour cette raison que le hasard a porté ma main dessus.
Qu’est-ce qu’il a appelé en vous ?
Ce sont une nouvelle fois mes préoccupations qui ont dirigées mon regard. Sur la couverture, deux adolescents sweat-capuches trônent sur un tronc d’arbre au bord d’une rivière, dans ce qui pourrait bien être une forêt un jour sec d’hiver.
Cette image m’a renvoyé à mes propres enfants et aux questions qui se posent à cet âge, dans ce temps semblable à un îlot, où tout paraît singulier, unique et où même la langue semble celle d’un pays que seuls les adolescents, qui en sont à priori les (seuls) habitants, sont en mesure de comprendre et de partager. Je me demande, en regardant sans nostalgie la photo de cette couverture, ce qu’était mon adolescence. Je ne lui trouve rien de commun avec celle des jeunes aujourd’hui. Peu d’années pourtant nous séparent – quelques années bien sûr – mais surtout, les temps ont changé.
Vous évoquez votre adolescence dans la …