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Valérie Tong Cuong

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Valérie Tong Cuong « J’écris uniquement de la fiction même si cela n’a jamais été prémédité. Mais il y a quelque chose d’universel dans ce mode d’écriture. »

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Valérie , comment en êtes vous venue à l’écriture ?
Je lis et j’écris depuis que je suis toute petite. Ma sphère d’expression a pris naissance très jeune. La lecture m’a permis de cultiver le goût des mots. Je suis passée à peu près par tous les modes d’écriture, les poèmes, les lettres qu’on écrit et qui ne sont jamais envoyées à personne, les nouvelles.
Très tôt, l’écriture est devenue ma planète et aucun jour ne se passait sans que j’écrive quelque chose et j’ai ressenti cela très rapidement comme une nécessité mais sans me projeter dans l’idée de devenir auteur et encore moins écrivain.

Comment êtes vous parvenue à publier votre premier livre ?
J’ai décidé d’envoyer un manuscrit par la poste à Nicole Lattès qui venait tout juste de monter Nil Edition. Nicole Lattès était une grande éditrice à la tête d’une toute jeune maison d’édition. Son réseau, son savoir-faire et son expérience de l’édition pouvaient tout à fait correspondre à mon premier roman. Il a fallu adopter une véritable stratégie. Nil Editions conciliait l’attention portée à chaque auteur et la puissance d’une véritable crédibilité éditoriale à la fois par ses qualités propres et sa notoriété. J’ai du retravailler le texte mais j’avais trouvé mon interlocuteur. Nicole Lattès a très bien défendu mon texte et pour un premier roman, il a très bien marché en librairie.

Quels conseils pourriez-vous donner à un auteur qui cherche à publier ?

La réponse est multiplie. Il faut être capable de se remettre en question très régulièrement. Il faut également savoir être patient car un auteur de talent finira par être remarqué. Personnellement, il m’a fallu quelques années d’effort pour obtenir un contrat d’édition. Ce qui me paraît très important est de définir les éditeurs qu’on souhaite toucher et de connaître les lignes éditoriales. Rester centré sur son propre travail est à mon sens une erreur. Il y a également l’exigence nécessaire à avoir sur son propre texte qui à mon sens regroupe la qualité et l’intérêt de lire une histoire. A mon sens, il est important également de ne pas se décourager. Mais il ne faut pas perdre de vue que les éditeurs cherchent des auteurs à même d’imposer un style et une griffe à la différence des écrits autobiographiques ou de témoignages. Puis il existe aussi les textes qui ne correspondent pas à l’air du temps à un moment donné et qu’il semble bon de laisser de côté et de reprendre plus tard.

Y a t-il d’après vous une façon différente d’écrire et d’appréhender une histoire quelle que soit sa forme selon qu’on est une femme ou un homme ?
Je pense sincèrement que c’est l’aspect en chacun de nous qui prime. Bien évidemment que certaines thématiques seront abordées différemment qu’on soit une femme ou un homme mais en matière d’écriture, je ne crois pas. Je pense que c’est une question de sensibilité. Il n’y a qu’à voir le nombre d’auteurs masculins qui s’immiscent dans la peau de personnages féminins et réciproquement. Un auteur c’est avant tout une histoire, une fracture et un parcours. Et je ne pense que nous puissions le réduire à une histoire de sexe.

Vous déclariez dans l’un de vos derniers interview « l’écriture est la colonne vertébrale de mon existence », est ce plus vrai aujourd’hui qu’avant ?
Je crois que cet état est vrai de manière linéaire et depuis toujours et je pense que cela le restera. L’écriture a été salutaire et une façon de m’exprimer très importante. Mais je n’ai jamais pratiqué l’autobiographie mais je suis toujours restée dans la fiction. J’écris des sensations aussi bien douloureuse que joyeuses mais je ne me raconte jamais. J’écris uniquement de la fiction même si cela n’a jamais été prémédité. Mais il y a quelque chose d’universel dans ce mode d’écriture.

Valérie, vous êtes également chanteuse du groupe Quark. Y a-t-il des similitudes entre l’écriture d’un roman et la composition de chansons pour la musique ?
A mon sens, j’y vois un point commun très important : la musique des mots car elle est indispensable de fait pour la création d’une chanson mais également pour l’écriture de mes romans. J’ai besoin que chaque phrase est son propre rythme. Il y a une musicalité de l’écriture qui me paraît fondamentale. Mais ce sont tout de même deux disciplines totalement différentes. La musique est contraignante car on doit s’adapter à la sonorité, aux consonances et à un temps très court. En résumé, on a peu très peu de mots pour raconter une histoire car mes chansons doivent être de véritables histoires. Et la marge de manœuvre est bien plus importante dans un roman car l’auteur a une liberté totale.

Que diriez-vous à nos lecteurs pour les inciter à lire votre dernier roman « Providences » ?
« Providences » est un roman qui parle du sens de la vie et qui nous montre comment nos destins peuvent basculer sur un événement très important mais qui peut nous paraître à première vue totalement anodin. La vie est faîte de haut et de bas, et ces bas justement sont les accélérateurs les plus intenses et on s’en rend souvent bien plus tard. Dans «Providences » c’est quatre personnages qui vont voir leurs destins basculer dans un mouvement d’aile papillon, c’est à dire qu’un événement chez l’un d’entre eux aura une incidence sur l’existence d’un autre car nos destins sont tous liés. Chacun de nous, nous avons besoin à intervalles réguliers à nous reposer des questions bien précises sur notre existence car trop souvent nous sommes collés à des événements, à des difficultés et il faut savoir se poser pour prendre de la distance. Et j’aime bien prendre comme comparaison le jeu de dominos qui pour la chute d’un entraîne dans son sillage tous les autres. « Providences » ramène chacun à sa propre histoire car il a quelque chose d’universel.

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