Marc Touati: « La France enchaîne les scandales d’Etat ! Et c’est pire qu’en Grèce »

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La scène politique française n’échappe plus à l’emballement : après les polémiques, voici désormais les « scandales d’État ». Pour l’économiste Marc Touati, ce n’est plus une question de dérive ou d’imprévision, mais de dissimulation organisée autour d’un trou budgétaire gigantesque. Au cœur du dossier, une « erreur » comptable de 50 milliards d’euros, révélée par une note de Bercy datée du 16 février 2024. Ce document interne prévoit un déficit public à 5,7 %. Quelques jours plus tard, Bruno Le Maire assure pourtant au journal télévisé que le gouvernement maintient une prévision de 4,4 %. La contradiction est flagrante.

Pour Marc Touati, le gouvernement ne pouvait pas ignorer la réalité puisqu’elle était noir sur blanc dans les services de Bercy. Le constat est brutal : les autorités politiques auraient choisi de masquer l’état réel des comptes publics à la veille d’une dissolution anticipée et dans l’euphorie médiatique des Jeux olympiques. Le parallèle avec la Grèce de 2010 n’est pas anodin. Selon lui, la France se retrouve dans une situation où l’on maquille les chiffres pour sauver l’image politique du moment, quitte à provoquer plus tard une crise de confiance.

La situation budgétaire est d’autant plus explosive qu’elle s’accompagne d’un choc fiscal sans précédent : plus de 53 milliards d’euros d’impôts supplémentaires. L’épargne, traditionnel refuge des ménages, se retrouve en première ligne. L’assurance-vie en euros – qui finance directement la dette d’État – sera davantage taxée. La CSG, née en 1991 à 1 %, grimpe désormais vers 10,5 %. Les revenus du capital supportent déjà près de 17 % de prélèvements. Le symbole est saisissant : l’État pénalise ceux qui lui prêtent de l’argent.

Touati s’alarme également du message envoyé aux marchés internationaux. Suspendre des réformes, bricoler le budget au fil de la crise et multiplier les mesures fiscales conduit à une perte de crédibilité qui pourrait coûter plus cher encore que les dérapages eux-mêmes. Aux yeux de l’économiste, la France avance à l’aveugle, sans cohérence stratégique, et avec une communication gouvernementale qui cherche davantage à éviter les mauvaises nouvelles qu’à affronter la réalité.

La question politique demeure centrale. Qui savait ? Depuis quand ? Et pourquoi aucun responsable n’a-t-il jugé nécessaire d’alerter l’opinion publique ? Touati estime qu’une telle dissimulation pourrait justifier une nouvelle dissolution, voire une démission présidentielle, tant l’affaire relève d’un mensonge assumé envers le pays. La France traverse une zone de turbulences où la confiance publique se fracture. L’accumulation des impôts, la fragilisation de l’épargne et l’opacité budgétaire composent un cocktail dangereux. Reste à savoir combien de temps encore l’exécutif pourra se satisfaire d’un pays auquel on demande de payer toujours plus en lui expliquant que tout va bien.

 

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