(Vidéo) François Bayrou : « Ce ne sont pas les gouvernements qui dépensent, ce sont les Français», une nouvelle déclaration provocatrice
Dimanche 31 août, à 18 heures, François Bayrou a choisi de s’expliquer devant les quatre principales chaînes d’information en continu. Une opération de communication censée redonner de la crédibilité à un Premier ministre sur la sellette, à une semaine d’un vote de confiance périlleux et à dix jours de l’appel à « tout bloquer » le 10 septembre. Mais la sortie du chef du gouvernement a eu l’effet inverse : une phrase, en particulier, a déclenché un torrent de colère.
« Votre formule laisse entendre que ce sont les gouvernements qui dépensent l’argent. Ce n’est pas vrai. Ce sont les Français. On a mis à disposition de l’argent pour les retraites – 40 à 50 milliards – la Sécurité sociale, l’aide aux entreprises », a déclaré François Bayrou, sûr de son effet.
Une rhétorique qui passe très mal
Présentée comme une mise au point sur la nature des finances publiques, cette phrase a été vécue comme une provocation par une large partie de l’opinion. Les réseaux sociaux se sont immédiatement embrasés : des milliers d’internautes y ont vu l’aveu cynique d’un gouvernement qui confond « argent public » et « argent des citoyens », comme si l’État n’était qu’un simple gestionnaire bienveillant qui « met à disposition » des fonds.
Pour beaucoup de Français étranglés par la fiscalité, les hausses de taxes locales, la flambée des prix de l’énergie et l’effondrement des services publics, entendre François Bayrou parler de « mise à disposition » a eu l’effet d’une gifle. « Il ose dire que c’est nous qui payons, mais il continue de se comporter comme si l’argent tombait du ciel », résumait un auditeur furieux dans une émission de radio lundi matin.
🔴🇫🇷 ALERTE INFO | Bayrou : « Votre formule laisse entendre que c’est les gouvernements qui dépensent l’argent.
Ce n’est pas vrai. Ce sont les français ».
👉🏻 DEHORS. pic.twitter.com/ARniJ6xKR1— Jon De Lorraine (@jon_delorraine) August 31, 2025
Le malaise démocratique en toile de fond
Cette séquence télévisée en dit long sur la fracture entre la technostructure au pouvoir et le pays réel. En théorisant que l’argent de l’État est « l’argent des Français », François Bayrou a cru marquer un point de pédagogie. Mais il a surtout mis en lumière le gouffre de confiance qui sépare la population d’un exécutif accusé d’avoir multiplié les gabegies, les gaspillages et les réformes imposées par la force, sans retour tangible pour les citoyens.
Depuis la réforme des retraites votée au 49.3 jusqu’aux aides massives versées aux grandes entreprises, les exemples abondent. Beaucoup de Français estiment que cet argent – le leur – est mal employé, détourné des priorités essentielles : hôpital, école, sécurité.
Un vote de confiance sous très haute tension
À ce contexte explosif s’ajoute une échéance capitale : le 8 septembre, l’Assemblée nationale devra se prononcer par un vote de confiance sur le gouvernement Bayrou. Tout laisse à penser que ce dernier sera renversé, tant les oppositions sont unies et la majorité fragilisée. Le Premier ministre a tenté dimanche soir de sauver les meubles par des explications économiques, mais il a surtout offert à ses adversaires une phrase maladroite qui sonne comme un nouvel aveu d’impuissance.
Une rentrée sous la menace du 10 septembre
Politiquement, l’effet est désastreux. François Bayrou, déjà contesté dans ses rangs, risque de tomber dès la semaine prochaine. Dans la rue, l’opinion est chauffée à blanc : les syndicats et collectifs appellent à paralyser le pays deux jours plus tard, le 10 septembre. La séquence qui s’ouvre pourrait donc se transformer en tempête parfaite : un gouvernement renversé, un président contesté, et un peuple décidé à bloquer la machine.