(Vidéo) Florian Philippot: «Je connais Macron par cœur : son entourage précisait qu’en cas de chaos budgétaire, il était prêt à utiliser l’article 16!»

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C’est une bombe lâchée en pleine rentrée politique. Invité ce 26 août dans la matinale Tocsin au micro de Clémence Houdiakova, Florian Philippot n’a pas mâché ses mots. L’ancien bras droit de Marine Le Pen, désormais à la tête des Patriotes, a affirmé qu’Emmanuel Macron n’écartait pas l’hypothèse de recourir à l’article 16 de la Constitution, celui des pleins pouvoirs, en cas de blocage institutionnel majeur.

« Je connais Macron par cœur : son entourage précisait qu’en cas de chaos budgétaire, il était prêt à utiliser l’article 16 ! », a lâché Florian Philippot, sûr de son effet. Une déclaration qui a immédiatement réveillé les spectres d’une dérive autoritaire, alors même que la France s’avance vers une rentrée explosive, entre motion de censure annoncée contre François Bayrou et appel à « bloquer le pays » le 10 septembre.

L’article 16, inscrit dans la Constitution de 1958, donne au président de la République la possibilité de concentrer entre ses mains l’ensemble des pouvoirs exécutifs et législatifs, en cas de menace grave sur « les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire ou l’exécution des engagements internationaux ». Jamais depuis Charles de Gaulle en 1961 — lors du putsch des généraux d’Alger — ce levier exceptionnel n’a été utilisé. Qu’Emmanuel Macron puisse y songer, fût-ce dans le secret de ses conversations, dit l’état de sidération du pouvoir face à une crise politique et sociale qui s’aggrave de semaine en semaine.

En évoquant un président prêt à dégainer l’arme atomique de la Cinquième République, Florian Philippot met le doigt là où ça fait mal : la peur grandissante d’un effondrement budgétaire et institutionnel. Après huit années d’un quinquennat devenu interminable, l’Élysée ne dispose plus d’aucune majorité stable à l’Assemblée nationale et affronte une colère populaire qui, cette fois-ci, transcende les clivages.

On peut bien sûr s’interroger sur la part de calcul dans la sortie de Florian Philippot. Mais il est un fait : Emmanuel Macron n’a jamais caché son mépris pour les contre-pouvoirs et son goût pour le passage en force. Des ordonnances de 2017 aux multiples recours au 49.3, jusqu’aux manipulations institutionnelles récentes, son logiciel est clair : gouverner contre.

Alors que la confiance se fissure chaque jour un peu plus entre le peuple et ses dirigeants, l’ombre de l’article 16 agit comme un chiffon rouge. Car si le chef de l’État s’y risquait, il scellerait sans doute un divorce définitif entre l’exécutif et le pays réel. Et la Cinquième République, déjà exsangue, basculerait dans une zone de turbulences aux conséquences incalculables.

Le retour de Florian Philippot sur cette séquence confirme au moins une chose : le scénario du pire n’est plus tabou, même dans les coulisses du pouvoir. Et c’est peut-être là le signe le plus inquiétant de cette rentrée française, où le mot « chaos » n’a jamais semblé si proche de devenir réalité.

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