PPE : les 377 députés sous le feu des « gueux » « qui devront rendre des comptes » selon Fabien Bouglé

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Adoptée dans un climat de défiance croissante, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) vient d’être votée par 377 députés à l’Assemblée nationale. Officiellement, il s’agirait d’un pas décisif vers une transition écologique “ambitieuse”. Officieusement, c’est une déclaration de guerre pour une frange de plus en plus bruyante de la population qui dénonce une écologie punitive, socialement aveugle et économiquement délirante selon ses opposants, notamment Alexandre Jardin et Fabien Bouglé qui sont en première ligne de cette rébellion : des figures médiatiques et porte-voix d’un mouvement protéiforme baptisé avec ironie les #gueux.

La nouvelle PPE prévoit notamment un déploiement massif de l’éolien, une transformation accélérée du mix énergétique français et un resserrement des obligations thermiques et environnementales dans l’habitat. En toile de fond : un modèle coûteux, instable, imposé d’en haut. Le vote, intervenu fin juin, alimente depuis un incendie politique et culturel. Car ce ne sont pas seulement des choix techniques qui ont été entérinés, mais une vision de société.

Alexandre Jardin, écrivain et figure désormais centrale de cette contestation populaire, s’est fendu de plusieurs tweets explosifs. Il publie notamment la liste complète des 377 députés ayant voté ou laissé passer la loi, en y incluant les abstentionnistes : « Les #gueux ne vous remercient pas ». Une formule cinglante qui traduit l’indignation d’un mouvement qui se vit comme le dernier rempart contre le mépris technocratique.

Ce vote intervient dans un climat déjà surchauffé par la polémique des ZFE (Zones à Faibles Émissions), largement rejetées par les Français. Leur suppression fin mai, sous la pression de la droite et d’une mobilisation populaire rare, a été vécue comme une victoire culturelle majeure. Alexandre Jardin s’en félicite : « Le peuple, pour une fois, n’a pas été muselé. L’écolo-technocratie autoritaire a perdu. »

Ce sentiment d’une élite sourde, enfermée dans une idéologie écologique rigide, est partagé par Fabien Bouglé, expert en politiques énergétiques, qui dénonce une logique économique suicidaire. Dans un tweet publié le 28 juin, il met en garde : « Les 377 députés qui ont voté pour l’explosion des factures électriques devront rendre des comptes. »

Le scandale des prix négatifs — où EDF, contrainte par la loi, achète à prix fort une électricité qu’elle revend parfois à perte — est l’un des angles d’attaque les plus redoutables des opposants. Une politique qui, selon eux, saignerait les finances publiques et appauvrirait les Français sans bénéfice tangible.

Face à cette fronde, la majorité tente de jouer la carte de la moralité climatique. La ministre Agnès Pannier-Runacher, invitée de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 30 juin, a lancé une attaque directe contre ses contradicteurs : « Ce sont les mêmes qui se plaignent de la canicule, qui votaient il y a trois semaines des mesures absurdes à l’Assemblée. » Avant d’ajouter : « L’écologie, c’est la protection des Françaises et des Français. »

Mais cette posture défensive pourrait bien aggraver la fracture. Pour les « gueux », cette protection n’est qu’un prétexte pour faire passer en force des mesures à effet régressif : explosion des factures, expropriations énergétiques, ruine de la ruralité.

Alexandre Jardin résume cette colère dans un ultime tweet : « On paie pour une électricité qu’on ne consomme pas… et aussi pour celle qu’on ne produit pas. » Une formule qui touche juste dans un pays où l’énergie est en train de devenir un luxe.

Ce qui aurait pu n’être qu’un énième débat technique sur la transition énergétique est en train de prendre une tournure politique brutale. Le mouvement des « gueux », né d’un ras-le-bol fiscal et énergétique, incarne une contestation bien plus profonde : celle d’un peuple qui ne se reconnaît plus dans ses élites, ni dans leurs solutions.

La PPE aura peut-être été adoptée, mais le pays réel, lui, gronde. Et il n’a pas dit son dernier mot.

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