Zero Day : le bug qui fait vaciller Washington
Depuis le 20 février 2025, Netflix crépite avec Zero Day, mini-série de prestige en six épisodes d’une heure où Robert De Niro incarne George Mullen, ancien président rappelé en urgence pour élucider la plus grande cyber-attaque de l’histoire américaine. Première vraie incursion télévisuelle de la légende de Taxi Driver, l’événement est d’autant plus remarquable qu’il oppose De Niro à une présidente en exercice campée par Angela Bassett, monument de charisme.
Aux manettes, le trio Eric Newman (Narcos), Noah Oppenheim (Jackie) et le journaliste d’investigation Michael S. Schmidt livre un thriller politique qui conjugue le tempo de 24 Heures Chrono et la paranoïa des classiques des années 1970. Lesli Linka Glatter (Homeland) orchestre le suspense : réunions de crise dans un bunker, fuites médiatiques en direct, chasses à l’homme à travers un Washington bardé de drones et de smartphones piratés.
Jesse Plemons, glaçant en éminence grise rongée par ses secrets, et Lizzy Caplan, députée et fille de l’ex-président, ajoutent des tensions familiales au complot mondial. La série joue sur notre angoisse contemporaine : qu’un simple « zero-day exploit » — faille inconnue des experts — suffise à bloquer transports, banques et hôpitaux. Chaque épisode fait grimper la tension comme un compteur Geiger, soutenu par une bande-son qui pulse à toute allure.
Mais Zero Day ne se contente pas de faire trembler : elle interroge notre rapport à la vérité. INFOX virales, débats sécuritaires, data-warfare : les personnages répètent qu’« il faut croire pour agir », tandis que le spectateur oscille entre admiration et méfiance envers Mullen, héros ou manipulateur ? La série rappelle qu’avant le chaos physique vient le sabotage invisible des données — et c’est terrifiant.
Le casting de soutien (Connie Britton, Joan Allen, Matthew Modine) et la réalisation cinématographique offrent enfin un mélange rare : densité humaine et spectacle à grand frisson. Zero Day transforme la crainte d’un bug monumental en six heures de divertissement électrique, à binge-watcher d’urgence — mot de passe conseillé !