(Vidéo) Bordeaux : de graves affrontements au Tribunal entre bandes de quartiers
Ce lundi en fin de journée, le calme solennel de la cour d’assises de la Gironde a été brutalement rompu par une violente altercation lors du premier jour d’audience du procès de huit individus, dont trois sont poursuivis pour « meurtre en bande organisée » dans le cadre de la mort de Lionel, 16 ans, relayée notamment par Sud Ouest.
Alors que les accusés quittaient le box à l’issue de l’audience, des cris ont jailli dans le hall principal du palais de justice bordelais. Rapidement, deux groupes rivaux, venus respectivement des quartiers des Aubiers et de Saint-Louis – Chantecrit, en sont venus aux mains près des portiques de sécurité. Sous les yeux impuissants des fonctionnaires, une trentaine de personnes a réussi à forcer un passage et est entrée en trombe dans la salle d’audience, poussant tables et chaises pour en découdre au sein même de l’hémicycle.
Les forces de l’ordre, accourues en renfort, ont d’abord contenu la foule dans le hall, avant de la repousser à l’extérieur. Mais les échanges de coups se sont poursuivis sur le perron : des policiers, débordés, ont eu recours à des gaz lacrymogènes pour rétablir l’ordre. Plusieurs agents ont été blessés et font l’objet de plaintes ; une enquête judiciaire a été ouverte pour éclaircir le déroulement exact de cette rixe, tant dans la salle d’audience que dans la salle des pas perdus.
🔴 bordeaux: Une bagarre entre bandes rivales a eu lieu ce lundi 12 mai lors du premier jour du procès de huit suspects, dont trois jugés pour « meurtre en bande organisée » après la mort de Lionel, 16 ans. Il avait été blessé dans une fusillade en janvier 2021. pic.twitter.com/yC9KnMALTy
— Cpasdeslol (@cpasdeslol_X) May 13, 2025
« Je n’ai jamais été témoin d’une telle effervescence violente », confie Me Yann Herrera, avocat de la famille de la victime. Selon lui, une dizaine d’individus, vêtus de noir et physiquement imposants, se sont mêlés aux proches des prévenus pour manifester leur soutien, avant que l’atmosphère ne devienne « surréaliste ». De son côté, Me Grégoire Mouly, qui défend l’un des jeunes hommes jugés, rapporte : « Mon client a été agressé dans la salle d’audience ; la scène était apocalyptique. C’est la première fois en vingt ans de carrière que je vois ça. »
Le procès porte sur la tragédie qui s’est déroulée le 2 janvier 2021, peu après 22 h, devant un immeuble du quartier des Aubiers. Lionel, alors âgé de 16 ans, vendait des pâtisseries pour financer un séjour au ski lorsqu’une fusillade éclate : des tireurs armés d’un fusil automatique ouvrent le feu depuis le bas de l’immeuble, blessant grièvement plusieurs adolescents. Atteint par deux balles, dont l’une dans le thorax, Lionel succombe peu après.
La présidence de la cour d’appel de Bordeaux a annoncé, dans un communiqué, que l’instruction se poursuivra jusqu’au 23 mai dans un cadre « renforcé ». L’hypothèse de huis clos ou d’une escorte judiciaire plus importante devrait être examinée pour éviter tout nouveau débordement. Les débats, déjà tendus, pourraient à tout instant raviver de vieilles rivalités de quartier aux conséquences dramatiques.