
Michel Fize: « Macron pourrait renforcer ses prérogatives en recourant à l’article 16, qui, est une hypothèse à ne pas rayer d’un trait de plume »
Entre mégalothymia, infantilisme politique et autoritarisme masqué, Emmanuel Macron incarne-t-il encore une figure républicaine ? À travers une analyse clinique, crue et détonante, Michel Fize démonte les ressorts psychiques d’un pouvoir vertical, solitaire, méprisant les classes populaires et enivré de lui-même. Un échange sans filtre, qui éclaire une présidence sous emprise d’elle-même et qui alerte sur un possible article 16. Entretien coup de scalpel avec Michel Fize, sociologue.
Depuis la parution de votre livre, Emmanuel Macron a continué à concentrer les critiques, notamment sur sa gestion des tensions sociales et son rapport de plus en plus vertical au pouvoir. Pensez-vous que sa « mégalothymia », que vous décrivez, s’est encore accentuée depuis ces derniers mois ?
L’ « immaturité politique » d’Emmanuel Macron s’est en effet affirmée au fil des ans, portée naturellement par ses « insuffisances » et « carences » psychiques. Un mégalothymiaque ne supporte pas la contradiction… parce qu’il ne supporte pas les autres, tout simplement. Finalement, il y a, chez de tels hommes « Moi (et même pas) les autres » quand on y pense bien !
Alors, plus que jamais le Président décide seul tout ce qu’il peut décider. « Au service des intérêts du grand capital », comme on aurait dit en d’autres temps, à la disposition des riches dont il s’est toujours montré le zélé défenseur depuis 2017
Elevé dans un milieu bourgeois, imprégné très tôt d’un sentiment de toute-puissance et d’une haute estime de soi, M. Macron n’a toujours eu que mépris pour le « vulgaire », les gens d’en -bas, d’où son dédain pour les tensions sociales – qui ne sont à ses yeux que des signes d’impatience d’un peuple, dont il dit pourtant comprendre la colère, mais dont il ne résout aucun des problèmes (depuis le mouvement des Gilets jaunes en 2018).
Malgré quelques postures pseudo-démocratiques, toujours de circonstances ou de lieux (comme aux Jeux olympiques ou à l’ouverture d’une finale de Coupe de France de football), Emmanuel Macron a toujours été Jupiter, le dieu qui n’a personne au-dessus de lui. Joseph de Maistre avait cette très belle phrase : « Jupiter, c’est le dieu non seulement Dieu, mais TOUT À FAIT DIEU ; le moteur de l’univers ; le père, le roi, l’empereur ; le dieu des dieux et des hommes ; le père tout-puissant ». La définition même de l’actuel …