(Vidéo) « Les moins riches, ils n’ont pas de voiture! » : la déclaration d’Agnès Pannier-Runacher qui passe très mal au sujet des ZFE

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Le mardi 8 avril au matin, sur le plateau de BFMTV, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a provoqué une vive polémique en déclarant, à propos des Zones à Faibles Émissions (ZFE) : « Les moins riches, ils n’ont pas de voiture ! » Une phrase prononcée dans le cadre d’un échange sur la pollution urbaine et les restrictions de circulation liées aux ZFE, et qui suscite de nombreuses réactions, notamment en raison de son apparente méconnaissance des réalités sociales vécues par une large partie de la population.

Cette déclaration intervient alors que le débat autour des ZFE s’intensifie à l’Assemblée nationale. Un amendement transpartisan visant à abroger ces zones a été adopté en commission, soulevant l’espoir d’une remise à plat de ce dispositif. Celui-ci est de plus en plus critiqué pour ses effets jugés discriminants à l’égard des Français les plus modestes, en particulier ceux vivant dans les zones rurales ou périurbaines, pour qui la voiture constitue un moyen de transport indispensable.

Dans un contexte marqué par des tensions croissantes autour de la transition écologique et de sa mise en œuvre, les mots de la ministre ont suscité l’indignation de plusieurs personnalités. L’écrivain Alexandre Jardin a réagi sur X :
« Immense @AgnesRunacher sur @BFMTV à 7H40 : « De toute façon, les pauvres n’ont pas de voiture ! » Comment peut-on être totalement déconnecté de la réalité d’un tiers des Français qui vivent dans la ruralité ? Une ministre ne devrait pas dire ça. »

 

 

Malgré ces contestations, le gouvernement maintient sa position. Un amendement (n°2599) a été déposé pour rétablir les ZFE à Paris et à Lyon, après leur suspension. Cette volonté de préserver les zones à faibles émissions va à contre-courant des appels à leur suppression ou à leur révision, y compris au sein du groupe Renaissance. Plusieurs députés macronistes, dont Sacha Houlié, Stella Dupont et Sandrine Le Feur, ont en effet cosigné un amendement pour alléger ces mesures, dénonçant une forme de « ségrégation sociale et spatiale ».

Les ZFE, instaurées dans le cadre de la loi Climat et Résilience, visent à réduire la pollution de l’air dans les grandes agglomérations en interdisant progressivement la circulation des véhicules les plus polluants. Mais leur mise en œuvre cristallise les tensions, notamment du fait de l’absence d’alternatives viables pour de nombreux Français aux revenus modestes.

La séquence de ce mardi matin met en lumière les fractures sociales et territoriales qui traversent la société française, et la difficulté persistante du gouvernement à concilier ambition environnementale et justice sociale.

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