Lors d’un petit déjeuner au bar de l’hôtel du Louvre organisé par Jessica Nelson et Nicolas Tretiakow, les deux fondateurs des éditions des Saints-Pères ont présenté en avant-première à quelques journalistes le magnifique livre en très grand format avec une reliure toilée rouge carmin et une dorure à chaud, publié en limité à 1000 exemplaires numérotés, de Dominique Marny, petite nièce de Jean Cocteau, parmi eux, ce matin-là. Le livre raconte une promenade artistique, littéraire et picturale dans les méandres du sentiment amoureux, cette force si puissante qui traverse le temps et l’espace depuis que l’homme et la femme existent, celle qui nourrit les espoirs les plus intenses, l’exaltation et la fièvre créatrice, les chagrins dévastateurs et les renouveaux les plus inattendus.

À travers 16 chapitres, Dominique Marny évoque l’amour en Occident. En sa compagnie, le lecteur se promène dans un parc où il découvre des kiosques présentant des textes, des peintures, des sculptures et des photographies. Il vogue au gré de citations, de poèmes, d’extraits littéraires, et se remémore des films ou des pièces de théâtre. « Dans Je t’aime, j’ai tenté d’illustrer un sujet qui, depuis des siècles, enflamme l’imaginaire et les cœurs. L’amour existerait-il avec autant de force et de persistance si les poètes, les écrivains et les artistes n’avaient mis en mots et en images leurs expériences heureuses ou malheureuses ? », explique Dominique Marny.
Au fil des pages de ce beau-livre, l’élégante et subtile conception graphique de Nicolas Patrzynski permet de mieux apprécier des œuvres, pour la plupart peu connues.

Pénétrer dans l’univers de l’amour, c’est vagabonder dans une carte du Tendre intemporelle. Le lecteur est ainsi invité à découvrir le belvédère, la source, la colonnade, la galerie et la roseraie où l’attirance prend naissance entre mythologie, héritage gréco-romain et amour courtois. Les dix kiosques où se conjuguent les émotions : rêver, séduire, consentir, embrasser, avouer, désirer, souffrir, correspondre, promettre et partager. Le conservatoire et l’observatoire où le sentiment devient éternité, grâce aux souvenirs et aux serments. Dominique Marny a publié de nombreux romans et documents de Jean Cocteau à qui elle a consacré sept ouvrages dont Jean Cocteau, archéologue de sa nuit et Jean Cocteau, le roman d’un funambule. En 2023, elle publie Jean Cocteau – Chambres avec vues aux Éditions des Saints Pères. Depuis plusieurs années, elle travaille sur le sentiment amoureux à travers l’art et la littérature, thème qui a donné naissance à plusieurs livres. Elle a été commissaire d’une dizaine d’expositions dans des musées privés et publics. Depuis 2018, elle est la présidente du Comité Jean Cocteau.

Les Éditions des Saints Pères

Fondée en 2012 par Jessica Nelson et Nicolas Tretiakow, cette maison est née de leur passion pour les récits d’exception, pour les beaux livres, ainsi que pour les manuscrits originaux des grandes œuvres.
En visitant une exposition consacrée aux brouillons des écrivains à la Bibliothèque nationale de France, a surgi l’envie de mettre en valeur ce patrimoine fascinant, assez méconnu et de créer une collection unique de grands manuscrits.
Alors que le tout numérique progresse, les deux éditeurs ont décidé d’offrir aux lecteurs une expérience littéraire inédite et intime qui soit aussi une expérience d’ordre esthétique : l’idée était de restituer la magie de l’écriture manuscrite dans de beaux ouvrages, des ouvrages qui se contemplent et qui se gardent.
Ils se sont mis à la recherche des manuscrits des plus grandes œuvres de la littérature, une quête qui s’est parfois transformée en véritable chasse au trésor à travers les bibliothèques, les collections et les ventes aux enchères du monde entier. Si certains originaux sont répertoriés et conservés au sein des collections de grandes institutions, comme la BnF, certains demeurent entre les mains de collectionneurs privés, à l’abri du regard du public. D’autres, encore, reposent des années durant dans le secret d’un grenier ou d’un tiroir… Le manuscrit du Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, l’un des premiers qu’ils ont édités, avait ainsi disparu pendant près de soixante ans avant de resurgir lors de ventes aux enchères dans les années 2000, suscitant immédiatement les convoitises et les offres des collectionneurs et des bibliophiles. L’enjeu est donc aussi d’ordre patrimonial, puisqu’il s’agit de procéder à la numérisation de documents qui seraient sinon demeurés difficilement accessibles au grand public.

Avec les éditions des Saints-Pères, offrez-vous le luxe de découvrir des manuscrits, beaux livres, dessins ou brouillons d’écrivains. Plongez dans l’intimité des grands auteurs. Un manuscrit offre une expérience de lecture unique et intime, donnant au lecteur un accès privilégié au processus de création de l’écrivain à travers ses premiers jets, ses corrections, ses notes, et même les dessins qu’il inscrit parfois dans les marges. Découvrez les manuscrits d’Arthur Rimbaud (Poèmes), de Virginia Woolf (Mrs Dalloway), de Jules Verne (Autour de la Lune), de Marcel Pagnol (Le Château de ma mère), d’Albert Einstein (La Théorie de la relativité générale) et de J. M. Barrie (Peter Pan).
Laissez-vous tenter par une collection de manuscrits encadrés se compose d’une série de fac-similés de lettres, de poèmes, de cartes et de partitions, parmi lesquels vous pourrez découvrir la célèbre « tirade du nez » d’Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac), la page d’ouverture de Don Giovanni de Mozart, le brouillon de L’Appel du 18 juin de Charles de Gaulle, le poème Une Saison en enfer d’Arthur Rimbaud ou encore les paroles de chansons de Serge Gainsbourg et de Boris Vian.
Quels sont les secrets d’écriture des auteurs devenus célèbres ? La “petite madeleine” de Proust a-t-elle toujours été une madeleine, dans les Moleskine où le romancier compose « À la recherche du temps perdu ? » Pourquoi certains poèmes de Rimbaud sont-ils écrits de la main de Verlaine ? Quelles petites manies découvre-t-on dans les centaines de pages rédigées par Victor Hugo pour Notre-Dame de Paris ? Est-il vrai qu’Oscar Wilde a lui-même censuré des passages de The Picture of Dorian Gray dans son manuscrit ? Le héros de The Great Gatsby, Jay Gatsby, n’est-il pas plus sombre et plus mystérieux dans la première version de F. Scott Fitzgerald ? Quelles remarques Percy Shelley a-t-il griffonnées à l’attention de Mary Shelley dans les marges de son manuscrit, Frankenstein ? Mrs Dalloway a-t-il toujours porté ce titre dans les carnets de Virginia Woolf ? Quelle méthode d’écriture Paul Auster a-t-il adoptée pour composer The New York Trilogy ?
Les brouillons, les manuscrits et les carnets des écrivains regorgent de pépites et de surprises inattendues. On trouve parfois des chapitres inédits, des personnages inconnus ou des dessins griffonnés dans les marges. On y découvre aussi, très souvent, des ratures : des ratures simples qui ne brouillent pas la lecture, des ratures appliquées et propres à la règle, des ratures nerveuses voire excédées en aller-retour et des ratures colériques qui charbonnent et déchirent la feuille. Tenir entre ses mains un manuscrit d’écrivain donne un accès intime et privilégié à tout un pan du patrimoine littéraire, tandis que l’on découvre, dans les documents scientifiques comme ceux d’Albert Einstein, l’extrême souci de perfection d’un physicien en train de peaufiner la formulation exacte d’une théorie révolutionnaire.
En fondant les éditions des Saints Pères, les éditeurs ont voulu offrir à chacun la possibilité de s’inviter dans les coulisses de la création des grands auteurs de la littérature et du monde des idées, en remontant le fil de la généalogie littéraire et intime de leurs œuvres. Car, en plus de la fascination émotionnelle qu’ils exercent, écrit le Pr. Hanoch Gutfreund, doyen de l’université de Jérusalem, les manuscrits originaux « nous procurent ce sentiment d’intimité avec leurs auteurs et, comme un éclair mettant en lumière le processus de création, ressuscitent virtuellement le passé. »

« Je t’aime » de Dominique Marny (Éditions des Saints Pères)