Après la profonde crise agricole française et européenne du début de l’année 2024, l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, qui a suscité beaucoup d’émois, pourrait être finalisé d’ici la fin de l’année, apprend-t-on sur Euractiv, avec un nouveau cycle de négociations prévu à Brasilia du 4 au 6 septembre.

Selon le Financial Times, les autorités européennes semblent prêtes à avancer sur cet accord en marginalisant les positions de la France et de l’Autriche afin de les mettre en minorité alors qu’Emmanuel Macron puis Gabriel Attal avaient assuré aux agriculteurs français que la France s’opposerait au Mercosur alors qu’elle n’en a pas les moyens.

L’une des stratégies envisagées par la commission européenne est de faire adopter les aspects « commerciaux » de l’accord, y compris les droits de douane, par un vote à majorité qualifiée parmi les États membres de l’UE, ce qui nécessite l’approbation d’au moins quinze pays représentant plus de 65 % de la population de l’UE. Une ratification par le Parlement européen serait également requise, plutôt que l’approbation individuelle de tous les parlements nationaux. Ainsi le Mercosur pourrait être mis en place sans l’accord de la France malgré les déclarations du gouvernement, qui en amont, connaissait parfaitement les conditions de l’adoption de ce traité de libre-échange et la marge manoeuvre quasi nulle pour s’y opposer.

En réalité ce qui se jouera dans quelques jours à Brasilia sera très certainement une nouvelle trahison des agriculteurs français et plus largement européens avec la signature d’un traité de libre-échange dont les discussions sont entamées depuis de longues années.