
Judit Varga : « Nous n’avons pas abandonné la partie de notre souveraineté nationale qui décide de certaines questions cruciales, comme avec qui nous voulons vivre dans notre propre pays »
Judit Varga, Ministre de la Justice hongroise et pierre angulaire de la politique de Viktor Orban a accordé une longue interview exclusive à Putsch pour évoquer les sujets brûlants : l’état de droit et la situation des médias en Hongrie, la stratégie vaccinale et le plan de relance de l’Union européenne mais aussi la loi à venir contre les GAFA. Un long entretien avec la jeune Ministre de la Justice devenue incontournable à Budapest et qui s’impose sur la scène européenne.
Madame la Ministre, vous avez déclaré à nos confrères français qu’ «en Hongrie, nous acceptons le principe : autant de maisons, autant d’habitudes». Quelles sont les principales caractéristiques de l’État de droit hongrois ?
Il ne devrait pas être différent de l’Etat de droit français. Nous partageons tous les mêmes principes et valeurs que ceux inscrits dans les traités fondateurs. Cependant, nous ne préconisons pas nécessairement l’extension idéologique sans fin du concept. Nous préservons plutôt le statu quo, plutôt que d’être toujours progressistes, même si nous ne savons pas où une telle progressivité pourrait mener. La Loi fondamentale et la structure étatique de la Hongrie sont fondées sur l’État de droit. Nous avons une constitution conservatrice qui proclame la protection de l’identité constitutionnelle et de la culture chrétienne de la Hongrie. Ce n’est peut-être pas le courant dominant, mais c’est un concept valide et légitime. Ses principaux points ont été discutés avec le peuple hongrois lors d’une consultation nationale ; ils ont donné leur consentement même après l’adoption de la Loi fondamentale, en autorisant trois fois de suite l’actuel parti au pouvoir à former un gouvernement. Je crois que notre loi fondamentale est la plus examinée de l’Union Européenne, car après son adoption, elle a été énormément surveillée et plus tard considérée comme conforme à l’Union Européenne par la Commission de Venise et la Commission européenne également. En même temps, nous sommes convaincus que l’autodétermination est toujours importante, car nous n’avons pas abandonné la partie de notre souveraineté nationale qui décide de certaines questions cruciales, comme avec qui nous voulons vivre dans notre propre pays. Cela n’a rien à voir avec la primauté du droit.
« Nous sommes convaincus que l’autodétermination est toujours importante, car nous n’avons …