
Alexia Sena : « La France, c’est mon pays. Je l’aime autant que je le critique »
Alexia Sena qui se définit comme « française et camerounaise » a décidé de lancer un podcast pour évoquer les identités, les racines et « les origines emmêlées » à travers des entretiens dans le « Joyeux Bazar » deux fois par semaine.
Nous avons rencontré Alexia Sena pour évoquer le thème de l’identité alors que la France connaît des fractures de plus en plus importantes et préoccupantes au sein même de son socle commun.
Quelle est la genèse de ce podcast ?
En 2017 je suis partie vivre pendant un an au Cameroun, pays où je ne suis pas née mais où j’ai vécu de 5 à 15 ans. Parmi les motivations inconscientes de ce voyage, il me semblait que j’avais perdu le lien avec cette partie-là de mon identité et je voulais le retrouver. Ça a été une année extraordinaire, mais d’un point de vue identitaire, compliquée. Tout me renvoyait à mon identité française ! Je comprends ce que les Camerounais.es disent, mais pas ce qu’ils ne disent pas. J’étais perdue sur le tutoiement, le montant des pourboires, l’entregent… Pendant cette année, j’ai eu l’opportunité de partager une partie de ces questionnements en étant chroniqueuse dans une matinale radio, et en rentrant ici j’ai voulu poursuivre à travers le podcast, cette fois en interrogeant d’autres multiculturel.le.s pour savoir comment ils et elles se débrouillent avec tout ça.
Pourquoi l’avoir appelé Joyeux Bazar ?
D’abord, je voulais traduire l’idée de complexité, sans la juger. Un bazar est d’abord une boutique où on trouve de tout : quand on dit « c’est le bazar », on ne dit pas forcément que c’est mal. C’est cette idée de fourre-tout, de mélange, de non-binarité, que je voulais traduire. Exister entre plusieurs cultures, c’est osciller sans cesse entre des codes, des …