Quelle est la genèse de ce livre ?
Tout simplement ma propre envie de m’exiler, sans jamais avoir trouvé la force morale nécessaire pour le faire. J’ai pensé que le fait d’écrire ce livre pourrait constituer le « déclic ». Et puis, autour de moi, beaucoup de gens sont dans mon cas : on a envie de partir, mais on ne sait pas où exactement, et le manque d’information constitue un frein.
Pourquoi ce choix d’une citation Edgar Quinet au début du livre avec cette belle définition de l’exil ?
Parce qu’elle correspond au sentiment qui m’a poussé à écrire le livre. Et en même temps parce qu’elle le relativise : il y a presque deux siècles déjà, certaines personnes regrettaient de ne plus avoir de quoi aimer leur propre pays.
Avez-vous l’âme d’un exilé ? Et pour quelles raisons ? Pourriez-vous revenir en France et pour quelles raisons ?
Je n’ai pas l’âme d’un exilé. J’aimerais rester dans la France de ma jeunesse, celle qu’on revoit dans les vieilles images de l’INA ou dans le Gendarme de Saint-Tropez. Mais bon, c’est aussi peut-être parce que je vieillis et que je suis victime du « c’était mieux avant ».
Pourquoi avoir appréhendé l’exil avec cette approche pour le moins étonnante ? On imagine que la recherche des données a du être longue ?
Parce qu’elle m’a paru la plus informative et « scientifique ». Plutôt que de collecter des impressions personnelles forcément subjectives, j’ai préféré me baser sur les données chiffrées des classements internationaux. Je vous le confirme, ça ma demandé beaucoup de travail.
Quelle différence faites-vous entre l’exil et la fuite ? Car ce livre s’adresse en majorité à des français suffisamment aisés pour pouvoir organiser un départ et s’implanter à l’étranger.
Je ne pense pas m’adresser uniquement aux gens aisés. Pour créer une petite affaire à l’étranger ou être serveur dans un restaurant pour payer son loyer, nul besoin d’être privilégié. D’ailleurs, la plupart des exilés sont des jeunes. Je pense que les freins à l’exils sont plus psychologiques (quitter ses habitudes, ses proches…) que financières.
Est-ce que ce livre pourrait servir à celles et ceux de la France périphérique, déjà isolée dans les territoires reculés du pays ?
J’en suis convaincu. Car qu’a t’on à perdre dans ces circonstances ? Mieux vaut s’exiler dans une ville étrangère dynamique au coût de la vie peu élevé que continuer à croupir dans la marge.
On est étonné de voir que les pays chauds sont détrônés par des pays du nord de l’Europe. A quoi attribuez-vous cela ?
Au fait que les classements internationaux privilégient les données relatives à la prospérité économique, à la démocratie, à la sécurité, à la santé, à l’éducation… plutôt qu’à la météo. Et on sait que de manière générale les pays du nord sont plus « avancés » (l’explication la plus répandue étant que dans les pays aux températures moins clémentes, les humains on dû se montrer plus industrieux pour survivre).
Enfin, on imagine que le crise du Coronavirus pourrait faire varier de façon importante les classements des pays établis dans ce livre à plus ou moyen terme ?
Probablement, et je pense notamment à l’Espagne, jusque là très bien classée pour son système de santé publique…
Quitter la France
Le grand guide de l’exil
223 pages – 18,00 euros