Quel regard portez vous sur les Palestiniens vivant de l’autre côté de cette frontière, si proche de votre Kibboutz ?
Je crois qu’il y a de bonnes personnes là-bas dans la bande de Gaza, des gens qui veulent aussi la paix autant que nous la voulons et qui espèrent de bonnes relations comme celles que nous avons eu par le passé.
Avant le retrait d’Israël de la bande de Gaza, en 2005 (**), vous alliez là-bas. Vous connaissiez des personnes qu’y vivent toujours…
Bien sûr, nous avions des amis à Gaza. Nous avons encore des contacts mais de façon très épisodique et rare. J’allais souvent à Gaza avant le retrait des forces israéliennes.
Diriez-vous que ces personnes essaient, comme tout le monde, de vivre une vie normale mais en sont empêchées par le Hamas ?
Comme je disais, j’ai de très rares contacts avec les personnes qui vivent à Gaza. Je pense qu’elles se retrouvent probablement dans une situation très difficile et de manquent de tout. Comme tout le monde j’ai des informations grâce aux médias mais je peux aisément imaginer que c’est très très difficile vivre là-bas dans la bande de Gaza.
Parlons des enfants qui résident, avec leurs familles, ici à Netiv Ha Asara. Quelles sont les questions qu’ils posent aux adultes pour comprendre la situation dans laquelle vous vivez ? Et que pouvez-vous leur répondre pour leur expliquer la situation ?
Personnellement j’essaie de tenir un discours le plus simple possible. Quand mes petits-enfants me posent des questions sur Gaza et sur les attaques que nous subissons, je leur réponds que beaucoup de gens bons vivent là-bas, de l’autre côté de la frontière mais qu’il y a aussi les terroristes du Hamas qui ne sont pas nos amis. Ce sont des terroristes, alors qu’à Gaza il ne sont pas tous des terroristes. Au contraire, il y a beaucoup de gens gentils. Et je dis aussi à mes petits enfants que nous avons des amis là-bas, avant que nous arrivions ici en 1982.
Que diriez-vous aux gens qui vivent en dehors d’Israël et qui pensent que tout le monde veut la guerre ici ?
La réalité est que nous ne voulons pas d’une guerre. Nous devons seulement nous défendre. Nous ne voulons absolument pas provoquer des victimes, ni lutter ni agresser. Nous sommes comme tout le monde. Nous voulons vivre une vie sereine et paisible.
Qu’attendez vous des élections législatives de septembre 2019 ?
C’est difficile de dire. Nous ne connaissons pas l’agenda des politiques. J’attends un changement afin que nous puissions prendre de nouveaux chemins.
Et que souhaitez-vous pour le futur ?
J’ai toujours la foi et je crois.
(*) Le village de Netiv Ha Asara est un Moshav, une forme de coopérative agricole israélienne, rassemblant aux Kibboutz
(**) En 2004 Ariel Sharon, le premier ministre israélien de l’époque, présente un plan de désengagement unilatérale des territoires occupés : la bande de Gaza et certains quartiers de Cisjordanie. Il sera approuvé définitivement par la Knesset, le parlement israélien, le 16 février 2005.