Première Dame : une satire édifiante du monde politique déconnecté de la réalité

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Un dimanche d’avril, Paul annonce à sa femme qu’il sera candidat aux primaires de son parti en vue de l’élection présidentielle. Epouse dévouée, mère exemplaire, Marie applaudit, prête à soutenir son homme jusqu’au bout.

Afin de tenir la chronique exaltante des deux années à venir, elle décide d’inaugurer un journal intime. Idée géniale : ces confidences permettent de vivre de l’intérieur la lente désillusion de cette bourgeoise catho. Les quatre enfants, des jeunes adultes, se réjouissent. Personne ne se doute des effets de l’exposition médiatique, ni des scandales à venir. A première vue, Marie ressemble à Pénélope Fillon : pigiste « art et culture », elle trouve normal de pistonner son fils et d’autoriser son mari à ouvrir des comptes au Luxembourg. Ce texte d’une grande justesse se dévore pour le portrait pathétique d’une femme « de » qui ne vit que pour ses proches, une épouse bafouée, parfois cynique qui joue les naïves.

 

Une satire d’un milieu déconnecté de la réalité, de la corruption des politiques et du rôle pervers des experts en communication

 

Au fil des pages, Marie tente en vain de se rassurer face à l’inéluctable éclatement de la cellule familiale et les affaires auxquelles sont mêlés ses enfants. Une satire d’un milieu déconnecté de la réalité, de la corruption des politiques et du rôle pervers des experts en communication. Edifiant. Un sacré thriller qui ferait une série à succès.

 

Première Dame, de Caroline Lunoir (Actes Sud )

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