
François Médéline : « S’il faut une maison-mère pour se partager les investitures, collecter les fonds, je pense qu’Emmanuel Macron n’a pas besoin de clergé »
Après dix ans passés en tant que plume et chef de cabinet de personnalités politiques, François Médéline publie « Tuer Jupiter ». Ce troisième roman est une fiction politique se termine avec l’assassinat « du plus jeune président de la cinquième république » et qui invite le lecteur à s’interroger sur un complot international imaginaire. On retrouve dans » Tuer Jupiter » les leaders du monde d’aujourd’hui en grandeur nature, avec leurs manies, leurs faiblesses et des façons très personnelles d’exprimer leur pouvoir.
Quand avez-vous décidé d’écrire ce livre ? Quel a été le « déclic » ?
En 2008, alors que je terminais l’écriture de mon premier roman, j’ai été recruté pour travailler dans un cabinet politique en tant que plume puis directeur de cabinet et de communication. Jusqu’en 2017, j’ai exercé ce métier, et publié deux romans. Le déclic pour « Tuer Jupiter » est arrivé quand j’ai décidé d’arrêter la politique définitivement après dix années passées dans cette grande lessiveuse, ce combat incroyable pour conquérir toutes les parcelles de pouvoir de la République, partout, tout le temps.
Pourquoi choisir de « Tuer Jupiter » ? Comment l’idée a-t-elle été reçue par l’éditeur ?
De tous les auteurs qui m’ont influencé, James Ellroy est mon maître. Son roman Le Grand Nulle Part, est mon livre éternel. La lecture de ce livre m’a marqué comme probablement aucun livre ne me marquera plus jamais. Mais une autre de ses œuvres maîtresses est American Tabloïd : un roman de 1000 pages consacré à l’administration Kennedy et qui s’achève avec l’assassinat à Dallas le 23 novembre 1963. La référence à JFK dont a usé Emmanuel Macron, notamment à l’occasion de ses premiers vœux aux Français, ce substrat Ellroy qui m’habite et peut-être aussi All the way, très bon téléfilm sur Lyndon B. Johnson que j’ai visionné à cette période ont été les germes de ce projet.
Ensuite, j’ai eu envie de représenter mon époque telle que je la vis, telle que je la perçois, telle qu’elle se fabrique. Ce qui caractérise notre temps, est, je pense, la rencontre inédite entre la puissance de calcul de nos systèmes …