Le musée du cinéma de Lodz : un incroyable bond en arrière dans l’Histoire polonaise

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Anciennes caméras, authentique Fotoplastikon du 19ème siècle, affiches, décors et extraits de vieux films… depuis 1986, le musée du cinéma situé à Lodz (Pologne), dans l’ancien palais de l’industriel Karol Scheibler, rassemble de nombreux trésors du 7ème art et propose un sacré saut dans le temps. Flash-back.

Passé les portes du musée, si on n’avait pas des Stan Smith aux pieds et un iPhone entre les mains, on aurait pû se croire au 19ème siècle. Étrangement, réellement, directement. La première pièce donne le ton : une décoration style néo-Renaissance (poêle en faïence, stuc, boiseries, tapisseries, parquets, mosaïques etc) et surtout, un nombre incalculable d’anciennes affiches de films polonais, ou étrangers tournés en Pologne, accrochées aux murs.

Sans attendre, on est donc transporté dans l’histoire du cinéma polonais, riche et passionnante. De quoi zapper son Iphone, son époque, poussé par une furieuse envie de prendre des notes. A fond dans l’instant présent… qui consiste à se plonger dans le passé. Et pourtant, à ce stade on n’avait encore rien vu, la visite allant crescendo, de pièce en pièce, dans la reconstruction de la cinématographie polonaise, telle le principe des Matriochkas, un trésor en cachant un autre.

Caméras, diapos, Fotoplastikon : une collection impressionnante d’appareils cinématographiques du 19 et 20ème siècle

A peine quelques pas plus loin, exit les affiches ! Place à d’imposantes et rares caméras professionnelles, datant du début du 20ème siècle. Lourdes, peu pratiques et difficilement maniables, certes, mais avec un mécanisme d’une élégance folle. En se positionnant derrière, on pourrait presque se prendre pour Roman Polanski. Sans le réaliser, on récupère le regard et l’âme d’un enfant, on imagine, on se prend au jeu, on recompose le passé, on se fait des scénarios, on se fait des films. Après tout, c’est l’endroit idéal pour ça.

En plus de ces innombrables affiches et de ces caméras qui stimulent l’imaginaire, tout en enrichissant notre culture G, on peut également admirer des appareils électroniques que Darty ne vend pas, ou plus, soit d’anciens appareils photos, des caméscopes, des dispositifs de montage, des projecteurs de lumière et de diaporamas, des stéréoscopes et surtout la véritable star du musée : un authentique Fotoplastikon du 19ème siècle, fabriqué par l’atelier August Fuhrmann, qui fonctionne encore. Il est donc possible de s’assoir et de regarder défiler des images d’anciens films polonais en 3D, à travers une sorte de jumelles. Une expérience aussi improbable qu’unique ! Surtout quand on sait qu’il n’existe plus que 4 exemplaires originaux de cet ancêtre éloigné du cinéma dans le monde entier.

Une documentation remarquable  sur l’histoire du cinéma polonais

A travers toutes ces affiches et tous ces extraits de film, ces costumes et ces décors de cinéma, tout ce matériel cinématographique mais également à travers toutes ces récompenses et ces objets-souvenirs conservés d’acteurs ou de réalisateurs polonais emblématiques, le musée du cinéma de Lodz détient une documentation considérable, qu’il ne cesse d’enrichir, sur l’histoire de la cinématographie polonaise.

Fier de ses talents nationaux, à l’entrée du musée, figure d’ailleurs une imposante statue symbolisant « L’homme de marbre » du réalisateur Andrzej Wajda,  mondialement connu et récompensé par le palme d’or au Festival de Cannes. Un illustre réalisateur formé aux côtés de Roman Polanski dans les locaux voisins du musée : la prestigieuse école nationale de cinéma de Lodz.

Plusieurs projections, expositions et festivals chaque année

Depuis sa création, le musée du cinéma ne reste pas assis sur ses acquis en mangeant des popcorns. En plus d’accroitre perpétuellement sa documentation, il organise régulièrement des projections de films indépendants ou de grands classiques dans sa salle de cinéma, personnelle et intimiste, mais également de nouvelles expositions, permanentes ou temporaires, ainsi que des manifestations autour du 7ème art.

Chaque année en novembre, le musée propose le célèbre festival des médias « L’homme en danger » durant lequel est présenté une série de documentaires polonais, contemporains et engagés, abordant le thème du social.

Entre toutes ces activités, l’établissement ne cesse jamais pour autant d’exposer la success story de l’industriel Karol Scheibler, ancien propriétaire des lieux, surnommé « le roi du coton » pendant le 19ème siècle. Ainsi, le musée du cinéma de Lodz conserve et entretient avec adresse de solides liens entre l’industrie du textile et le cinéma, entre la grande Histoire et la petite, entre le passé et le présent.

 

Musée du cinéma de Lodz : http://kinomuzeum.pl/

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