Emmanuelle Richard dézingue la société parisienne de l’ego avec « Désintégration »

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Après deux romans, La Légèreté (2014), sur l’adolescence, et Pour la peau (2016 Prix Anaïs Nin), l’histoire d’une passion, cette romancière née en 1985 qui a grandi en banlieue, a créé un personnage qui pourrait être son double.

D’origine modeste, une jeune femme décide de monter à Paris où elle s’installe en colocation avec des garçons qui travaillent dans le cinéma. Ce milieu l’attire bien qu’elle ne partage pas le mode de vie facile des jeunes parisiens.

A la suite d’une série de désillusions, elle sombre et enrage de ne pouvoir s’intégrer dans ce petit monde qu’elle juge factice tout en se dévalorisant. Poussée par la rage de réussir, elle écrit un roman qui est publié et la met sous le feu des projecteurs. Commence alors une histoire d’attirance et de répulsion pour un cinéaste. Lors d’un dîner mémorable, elle dissèque la comédie humaine avec férocité. D’une écriture dense, sèche et vitale qui claque comme une gifle, avec de longues phrases au plus près des émotions, à l’image d’un journal intime, cette satire d’une société parisienne de l’ego et des clans où il faut à tout prix « exister », contrairement à sa banlieue d’origine, lieu des plaisirs simples (le pâté Henaff, la cuisine de grand-mère…) sonne juste et nous rend très attachante cette révoltée en quête de justice, de vérité. Chacune s’y reconnaîtra.

 

Désintégration, d’Emmanuelle Richard
Editions de L’Olivier – 208 pages
Parution le 30 août 2018

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