Que signifie pour vous de présenter « Hate » au Printemps des Comédiens de Montpellier ?
Cela signifie que le cheval est considéré comme un vrai comédien ! Et le spectacle est joué pour la première fois en France ici, à Montpellier.
Si vous deviez brièvement nous parler de « Hate », que diriez-vous ?
C’est un conte, une fable, qui parle de la réalité du moment à travers une femme qui veut être en couple avec un cheval ! Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Et on découvrira que c’est surtout à cause de l’humain que les problèmes naissent. Mon personnage n’est pas une femme parfaite, loin de là. C’est un conte à la fois gai et noir, dans lequel il y a beaucoup de fantaisie et des chansons. Il parle de liberté, la sienne et celle de l’autre… Il est aussi question d’essayer de comprendre l’animal avec beaucoup d’imagination. Il faut savoir qu’il y a beaucoup de moments improvisés dans « Hate » et que le cheval est à 35 % auteur de ce spectacle…
Vous évoquez des remises en cause nécessaires pour faire ce spectacle. Qu’est-ce que vous avez particulièrement questionné sur vous et sur le monde pour créer « Hate » ?
Je ne comprends pas pourquoi l’humain, sur différentes échelles, a ce besoin d’assujettir, de contrôler, de détruire, d’abîmer tout ce qu’il touche… Les animaux, on les aime, et pourtant on les mange ou on les castre pour qu’ils restent à nos côtés… Puis il y a la question de la place de la femme dans ce monde, on nous impose beaucoup de choses : c’est difficile, l’égalité. Avec ce spectacle, j’ai essayé de comprendre pourquoi on en est là et comment faire autrement. En gros, il faut sauver les femmes et les animaux !
Justement, ce cheval nommé Corazon, a aussi une histoire personnelle…
Oui, il a failli mourir après avoir été castré… Aujourd’hui il est très bienveillant avec les humains, il fait très attention à l’autre et, bizarrement (ou pas), il passe très peu de temps avec ses semblables, il préfère la présence humaine. Sur scène, il est complètement responsable du spectacle.
Nous avons plus l’habitude de voir des animaux au cirque qu’au théâtre. Qu’est-ce que le cheval apporte sur les planches ? Comment joue-t-on la comédie avec lui ?
J’ai amené un cheval au théâtre tout simplement parce que c’est beau ! Particulièrement pour le public. Ce n’est ni un figurant, ni un simple numéro de cirque. Sur scène comme ailleurs, il veut juste vivre.
Ce que ça change ? Je suis en solo sur scène, donc je maîtrise ce je fais. Et parallèlement, je suis responsable de lui, de son bien-être. Je ne le contrôle pas, je dois au contraire rebondir sur ce qu’il fait. Ce spectacle est une peinture de l’ordre du fantasme voire mythologique, mais il est aussi trivial : le cheval peut faire pipi ou caca à tout moment, je dois composer avec lui. Nous ne sommes pas juste des objets, on vit, on tente de se comprendre mutuellement. Mais le spectacle marche surtout grâce au public : le cheval ne se sent bien que si la salle est calme, devant des gens qui se sentent bien aussi.
Hate
Printemps des Comédiens
Domaine d’O – Montpellier
REPRÉSENTATIONS
22 juin à 20 h 00
23 juin à 20 h 00
Durée : 1H15
TARIFS
Tarif plein : 29 €
Tarif réduit : 25 €
Jeune : 8 €
Demandeur d’emploi : 13 €
Hate
Direction artistique : Laetitia Dosch
Texte : Laetitia Dosch avec la participation de Yuval Rozman
Co-mise en scène : Yuval Rozman et Laetitia Dosch
Scénographie : Philippe Quesne
Avec : Laetitia Dosch, Corazon
Collaboratrice chorégraphique et coach cheval : Shanju / Judith Zagury
Lumières : David Perez
Son : Jérémy Conne
Collaborateur dramaturgique : Hervé Pons
Collaborateurs ponctuels : Barbara Carlotti, Vincent Thomasset
Assistanat : Lisa Como
Régie générale : Techies – David Da Cruz
Equipe administrative suisse : Paquis Production – Laure Chapel
Equipe administrative française : AlterMachine – Elisabeth Le Coënt et Camille Hakim Hashemi
Photo : Astrid Lavanderos
Production Viande hachée du Caire et Viande hachée des Grisons
Coproduction : Théâtre de Vidy, CDN Nanterre-Amandiers, Festival d’Automne à Paris, La Bâtie, Shanju, Scène nationale de Valenciennes, MA Scène nationale
Avec le soutien de la Ville de Lausanne, du Canton de Vaud, de la DRAC Île-de-France, de la Société suisse des auteurs, de la SPEDIDAM, de la Loterie Romande, Migros Pourcent Culturel, de la fondation Ernst Göhner, de la Fondation Nestlé pour les Arts
Avec le soutien (via résidence) de Montévidéo (Marseille), Istituto Svizzero de Rome
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(HATE©Astrid-Lavanderos)