
Valérie Perrin : « Je promenais une vieille obsession, celle des cimetières »
Photographe et scénariste, Valérie Perrin travaille aux côtés de Claude Lelouch. Après le succès des « Oubliés du dimanche », elle a choisi de raconter l’histoire d’une garde-cimetière : Violette Toussaint. Le sujet aurait pu être mélancolique, il n’en est rien. Valérie Perrin nous offre un petit bijou poétique, plein d’humanité et de joie de vivre.
Dans sa maison de gardien, Violette « boit la vie à petites gorgées comme du thé au jasmin mélangé au miel ». A ses côtés, un petit monde attachant : fossoyeurs, officiers des pompes funèbres, un prêtre et des familles qui viennent se recueillir sur la tombe de leurs chers disparus. Chacun se confie à la garde-cimetière qui sait si bien enchanter leur quotidien. Pourtant, sa vie n’a pas été rose : née sous X, la jeune fille travaille comme barmaid lorsque, en 1985, le jour de la mort de Michel Audiard, elle rencontre Philippe Toussaint. Il a dix ans de plus qu’elle, ils vont s’aimer jusqu’au jour où Philippe disparaît. Un personnage à la fois noir et blanc, avec ses blessures et son mystère. Au fil du roman, les intrigues se nouent, les secrets se révèlent et la romancière nous tient en haleine jusqu’au bout. Une écriture élégante, de l’humour, l’art du portrait, des scènes vivantes, pimentées de mille détails : ce roman qui ferait un film formidable permet de transcender la douleur de la perte de nos proches par les rituels, la solidarité, l’amour et le goût du bonheur.
Comment vous est venue l’idée de ce roman sur une garde-cimetière ?
Je venais de terminer l’écriture des « Oubliés du dimanche », mon premier roman. Est-ce que j’allais m’arrêter là ? Écrire un seul roman et passer à la vie suivante ? Je promenais une vieille obsession, celle des cimetières. Du mystère qui les entoure, de la poésie, des fleurs, des portraits, des dates, des épitaphes, de ce que chaque phrase ou tombe abandonnée raconte. C’est tellement romanesque. Un jour, je me suis rendue dans le petit cimetière …