Cyclisme : le moteur électrique, la nouvelle rengaine à la mode
Dernier spectacle planétaire totalement gratuit et éminemment populaire, le sport cycliste n’en finit pas d’essuyer des coups bas. Il est victime de son succès et plus encore des enjeux financiers qui gangrènent sa glorieuse incertitude. La tricherie technologique a supplanté les ressources inépuisables de la pharmacopée. Le pot belge a fait son temps et les autorisations à usage thérapeutique révèlent à quel point l’univers de la petite reine est un grand corps malade, capable de surmonter encore ce bombardement de métastases … jusqu’à la prochaine offensive.
Le moteur électrique indétectable est la nouvelle rengaine à la mode. Philippe Brunel a tenté de remonter la piste, en compagnie d’Istvan Varjas, le physicien hongrois concepteur des vélos à moteur. Il a fallu quelques années, avant que soit percée la chape de plomb et de dollars qui faisait office de sarcophage nucléaire. Comme nombre des bénéficiaires de son invention, Varjas est devenu résident monégasque, sauf qu’il était hébergé à la prison principautaire. Son histoire tient davantage du polar que des projecteurs du concours Lépine. On y évoque inévitablement un cycliste texan, homonyme du formidable jazzman surnommé Satchmo. On situe en 2002 la première intervention auprès des responsables de l’Union Cycliste Internationale, sur la menace des vélos à moteur. Elle émanait d’un ergonome belge. Dès 1979, un ingénieur italien avait présenté à la télévision un vélo à moteur très performant. Que peut-on espérer, en 2018, puisque les avaleurs de couleuvres sont toujours aussi gloutons et que la fin justifie les moyeux ?
« Rouler plus vite que la mort », Philippe Brunel, Grasset, 18 euros