Cabadzi : « Nous faisons de la musique de manière instinctive et expérimentale »
Par Nicolas Vidal – Nous avions déjà parlé des Cabadzi avec un certain enthousiasme. Cette fois-ci les Cabadzi reviennent dans un format resserré, un duo qui a décidé de tout donner dans ce nouvel album en s’appuyant sur la filmographie du réalisateur français Bernard Blier. Inventifs, saccadés, poétiques et percutants, Les Cabadzi nous en parlent.
Que signifie Cabadzi ?
Ce nom n’a pas vraiment de signification, c’est juste sonore.
Pour ce nouvel album, pourquoi avoir fait le choix d’utiliser les dialogues de Bertrand Blier ?
On abordait le 3ème album, nous avions envie d’une rupture, autant dans la musique que dans le texte. On nous disait souvent qu’il y avait une véritable filiation entre nos précédents textes et le style d’écriture de Blier, on a donc fait le pas, trouvant super intéressant de s’y coller, vu que ça ne s’est jamais vraiment fait de recycler, de réécrire des dialogues de films pour en faire des chansons.
Quel est donc votre rapport à Bertrand Blier ? Comment avez-vous découvert son oeuvre ?
Comme tout le monde, on a croisé ses films durant notre enfance et puis il y a deux ans, nous sommes tombés sur une rediffusion des Valseuses, puis de Tenue de Soirée. Et là, ce fut le coup de foudre. C’est en regardant ce film qu’on a vraiment décidé de se lancer puis qu’on a rencontré Bertrand Blier.
Comment travaille-t-on sur ce type de projet ?
Musicalement, ça s’est fait comme un disque normal. Textuellement, c’était plus compliqué : il a fallu dactylographier tous les dialogues de tous les films. Et, à partir de ce « recueil », on a construit un à un les textes, en les réécrivant beaucoup, en les faisant nôtre et surtout en les adaptant à notre musicalité.
Où est la frontière entre l’électro et la hip-Hop chez Cabadzi ?
On a beaucoup de mal à définir ce qu’on fait, en tant que genre, c’est le fruit de ce qu’on écoute. Pour nous, l’électro, c’est plutôt une manière de produire de la musique, plutôt qu’une musique en soi, une manière très expérimentale où l’on part plutôt du grain, du son, que de la mélodie en soi. Et le côté Hiphop, pour une question de rythmique, autant musicale que vocale.
Cabadzi se recentre autour d’un duo. Qu’est-ce qui vous a amené à cette décision ?
C’est justement cette volonté de produire de la musique de façon « électro », on pourrait aussi dire «beatmaker » d’ailleurs qui nous a poussé à revenir au duo originel. Nous n’avons aucun parcours en conservatoire, nous faisons de la musique de manière instinctive, expérimentale.
Pour finir, pourquoi avoir opté pour ce nom d’album X BLIER ?
Pour la multitude sens qui sont derrière le X : autant « fois », que « par », que la lettre X en soi qui raconte beaucoup. Et pour la petite histoire, c’est l’écriture manuscrite de Bertrand Blier qu’on a repris dans cette typo, le X vient de lui, graphiquement parlant.
Cabadzi
X Blier
cabadzi.fr
( crédit photo Franck Loriou )
A lire aussi dans nos interviews BackStage :
Sunset Sunside : Stéphane Portet, le jazz dans la peau