
Corbeyran : « J’ai vu avec tristesse l’intérêt d’un certain public se détourner du fantastique »
Par Nicolas Vidal – A la demande de Guy Delcourt, Corbeyran le célèbre scénariste s’est attaqué à cette formidable fresque sur la guerre de 14-18. On y suit les histoires particulières de jeunes gens, issus du même village qui participent à la guerre chacun à leur façon et avec des fortunes diverses. Un très beau travail de reconstitution étalé sur 10 tomes. Corbeyran a accepté de revenir pour le BSC NEWS sur cette série et ces secrets.
Comment est né ce grand projet 14/18 ?
Guy Delcourt m’a appelé un jour pour me proposer l’idée. les célébrations du centenaire de la Grande Guerre arrivaient à grands pas et Guy voulait traiter le sujet de belle manière, avec amplitude. au départ, j’étais un peu dubitatif car je n’avais jamais touché à ce sujet pour des raisons personnelles. La guerre, ce n’est pas quelque chose a priori qui me soulevait d’enthousiasme. mais du coup, professionnellement, cela constituait une sorte de challenge et j’ai dit ok. On s’est rencontré et on a évoqué cette bande de camarades traversant ce cauchemar guerrier du début à la fin (enfin pour certains, car d’autres allaient s’arrêter en chemin). L’idée était lancée…
Quel est votre rapport personnel avec cette période ?
J’étais objecteur de conscience. pendant deux ans (de 85 à 87), j’ai effectué mon service national civil dans une association qui s’occupait de colonies de vacances et de formation pour animateurs. à l’époque, j’avais même créé un petit personnage de bande dessinée – “l’objo” – qui solliloquait et philosophait sur des thèmes tels que la violence, l’armement, la guerre, la paix, etc. Ces strips étaient publiés par la Maison pour la Paix de Poitiers. Voilà pour ma perception de la guerre.
Avez-vous …