Maurice Sachs : un Saint Salopard ?

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Par Marc Emile Baronheid – Un sujet en or. Un roman consacré à Maurice Sachs, peu de temps après le cahier de l’Herne. Pour un retour en grâce de celui qui continue d’incarner l’esthétique du pire? N’en demandons pas tant.

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La forme épistolaire est intéressante et permet une légèreté, une liberté qui échappent au récit biographique habituel, d’autant que, ici, il s’agit en majorité d’échanges post mortem. Réussi, le portrait-robot du début autorise des espoirs bientôt tempérés, au milieu du gué, par des faiblesses d’écriture, avant l’assèchement progressif de ce si beau sujet. Il faut lire, toutefois, cette évocation d’un homme qui suscita nausée et dévotion, passion et dégoût et excella dans l’art de brouiller les pistes jusqu’à perdre sa propre trace, celle qu’il laisse au chapitre « paradoxes », dans les lettres du siècle dernier. « Je voudrais sentir un autre parfum que celui de cette merde de vie qui remonte des abysses », lui fait-on écrire. Jean Poutet, auteur, a déjà répondu : « Plus on plonge les pieds dans la merde, plus on renifle vers le ciel ». L’art et la manière de humer la rédemption…

« Saint Salopard », Barbara Israël, Flammarion, 18 euros

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